À la sortie de l’été, Livio n’est plus tout à fait le même groupe. Forte de 400 salariés et 85 millions d’euros de chiffre d’affaires, l’entreprise familiale de BTP installée à Fresse-sur-Moselle, réalise en effet à l’été 2023 3 opérations de croissances externes. Le nouvel ensemble totalise 15 sociétés, et fait croître le groupe d’environ 50 salariés. Une stratégie dans la droite ligne de l’ambition de la codirgeante Anne-Claire Goulon qui ambitionnait dans nos colonnes en 2021 de "devenir d’ici à 2024 une ETI reconnue dans tout le Grand Est".
"C’est un pur accident que tout arrive en même temps. Les discussions ont démarré à différents moments, mais l’aboutissement se synchronise sur l’été 2023 pour les trois rachats", confie Frédéric Peduzzi, codirigeant de l’entreprise, avant de rajouter : "nous serons à l’avenir plutôt sur un rythme d’une opération de croissance externe par an".
Étendre l’emprise géographique et les typologies de marchés
Le groupe vosgien met ainsi la main sur une société basée près de Grenoble, "STS", structure active dans le revêtement du béton en résine. Cette acquisition est l’occasion de desserrer la forte emprise du groupe Livio sur le quart Nord-Est de la France, où le Vosgien réalise encore près de 70 % de son activé, en ouvrant un peu plus les perspectives d’activité en Rhône-Alpes.
Livio prend également le contrôle de la société "Atsa Antico", installée à Richwiller dans le Haut-Rhin, spécialiste du revêtement anticorrosion sur les ouvrages en métal. L’entreprise accusait des pertes depuis plusieurs exercices, la reprise se fait après liquidation. Il s’agit pour ces deux entreprises de structures d’environ 10 salariés pour 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires. "Ces rachats permettront une complémentarité des savoir-faire, et par conséquent une capacité de répondre à des appels d’offres où des compétences à la fois sur le béton et sur le métal sont requises. Cela évitera la co-traitance", souligne Frédéric Peduzzi.
Premier pas dans le marché de la dépollution
Enfin la troisième société rachetée se situe à une dizaine de kilomètres du siège social de Livio à Fresse-sur-Moselle. Il s’agit de la société "Codépa", à Arches, active dans le désamiantage. C’est la plus grosse opération parmi les 3 rachats, puisque Codépa compte 30 salariés et réalise 5 millions d’euros de chiffre d’affaires. "Face aux réglementations, on s’attend à un frein sur les bâtiments neufs et une accélération de l’utilisation de bâtiments existants, donc un besoin important de dépollution", indique le dirigeant qui intègre un nouveau métier par ce dernier rachat.
Avec des acquisitions, Livio pèse près de 85 millions d’euros de volume d’affaires pour 400 ETP. "Sur les chiffres, nous atteignons la dimension d’une ETI. L’ambition était aussi d’être une ETI reconnue régionalement, et c’est en bonne voie, avec une plus grande facilité de recrutement et des sollicitations entrantes plus importantes par exemple", conclut le dirigeant.