Le groupe immobilier Lelièvre (50 M€ de CA, 220 salariés) ne chôme pas. "L’activité immobilière en France se porte extrêmement bien. Un record de transactions va être battu, avec plus de 1,2 million de transactions en un an (contre 900 000 à un million d’habitude, NDLR)", expose Philippe Leboucher, directeur général de Lelièvre immobilier. "La demande est soutenue sur les locaux d’activités logistiques, on ne sait pas comment y répondre. Pour les bureaux, après une baisse pendant la crise, on enregistre un très fort regain depuis six mois". Conséquence : "On n’arrête pas de recruter, tant pour la construction que pour nos agences immobilières". Le groupe compte 26 implantations, de Vannes à Paris (dont Nantes et Angers), avec 220 collaborateurs.
Une corde de plus à son arc
Le marché de l’immobilier porte donc ce groupe familial dont Xavier Lelièvre, représentant de la troisième génération, a pris la présidence en juin 2021. Lelièvre déploie tous les métiers de l’immobilier, à l’exception de la construction des maisons individuelles. À côté de la vente et de la location de biens (140 M€/an de volume d’affaires), il est un acteur important de l’immobilier d’entreprise, participant à 70 implantations chaque année, et développe la promotion immobilière, la construction d’immeubles, la vente de terrains à bâtir, l’aménagement de zones viabilisées, etc.
Avec le property management, Lelièvre assure la gestion d’immeubles ou de locaux (145 000 m2 de locaux professionnels gérés, 17 000 lots de copropriétés). Il peut aussi accompagner des clients sur une opération, en conseillant sur le choix de statuts juridiques, la recherche d’une banque ou encore d’un investissement. Pour Philippe Leboucher, il manquait un pas à franchir : "Une fois que l’opération est réalisée, on s’arrête jusqu’à ce que le client nous sollicite à nouveau". À partir de janvier 2022, le suivi va s’inscrire dans du long terme. Lelièvre vient de créer un service de conseil en gestion du patrimoine, qu’il pourra proposer aux milliers de clients avec qui il travaille déjà.
Faire du sur-mesure
Pour développer ce service, l’entreprise compte sur un élément différenciant : son expertise immobilière. "Le métier de gestion du patrimoine ne nous a pas attendus, mais il reste assez ciblé sur les produits financiers. Nous allons utiliser le financier, en ajoutant l’immobilier", développe le directeur. "L’immobilier possède un avantage concurrentiel : vous pouvez mobiliser le bras de l’emprunt. Si vous empruntez, vous n’êtes pas seul à rembourser : il y a le client, le locataire, et la fiscalité qui peut participer. Même avec une épargne nulle, on peut constituer un patrimoine, pour peu qu’on obtienne un emprunt d’une banque". Lelièvre apportera ses recommandations, puis orientera vers des partenaires selon le domaine d’expertise envisagé. "Nous n'allons pas nous substituer à une banque, mais accompagner vers des partenaires bancaires".
"Nous allons faire du sur-mesure", annonce Séverine Martin, recrutée pour développer ce service. La clientèle visée est large : des seniors fortunés aux jeunes moins dotés. "Les chefs d’entreprise sont notre cœur de cible, pour leurs besoins professionnels, ou personnels", glisse Philippe Leboucher. L’activité démarre à partir de la Sarthe. "Pour la gestion de patrimoine, il faut une relation de proximité", justifie la conseillère. Mais l’objectif est bien de se développer et de recruter dans les autres régions.