Le gouvernement poursuit sa stratégie d'"ETI Nation"
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Le gouvernement poursuit sa stratégie d'"ETI Nation"

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Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont de plus en plus reconnues par les pouvoirs publics. Le gouvernement vient d’annoncer de nouvelles mesures pour poursuivre sa stratégie d"ETI Nation".

Les ETI ne représentent que 0,2 % du nombre d’entreprises. Mais elles emploient près de 25 % des salariés, réalisent 30 % du chiffre d’affaires et 29 % des investissements — Photo : Sepro

Reprendre le fil d’une histoire brutalement interrompue par le Covid-19. Deux ans après sa présentation, le 21 janvier 2020, le gouvernement remet sur l’ouvrage sa stratégie "ETI Nation".

Ce plan, préalable au "pacte productif", lui aussi très vite englouti par la crise sanitaire, avait pour ambition de faire grandir les 5 530 entreprises de taille intermédiaire (les entreprises employant entre 250 et 5 000 salariés) recensées en 2019 et d’aider les PME à croître pour venir grossir leurs rangs. La raison ? Si les ETI ne représentent que 0,2 % du nombre d’entreprises, elles emploient près de 25 % des salariés, réalisent 30 % du chiffre d’affaires et 29 % des investissements.

11 clubs ETI en France

Deux ans plus tard, même si le monde a changé, les objectifs sont peu ou prou identiques. Le ministère de l’Économie entend ainsi "poursuivre les actions déjà engagées". Il s’agit d’abord de structurer des communautés locales d’ETI avec la création de 11 clubs réunissant des dirigeants d’ETI en régions. Pour Bercy, la constitution de ces clubs d’entrepreneurs permet de "donner une vraie reconnaissance institutionnelle" aux ETI et de "faire converger l’ensemble des demandes des écosystèmes locaux".

Des référents ETI dans chaque région

Un deuxième axe de travail porte sur le renforcement des liens entre les administrations et les entreprises de taille intermédiaire. Mise en place de partenariats fiscaux, présentations des mesures du plan de relance plus spécifiquement adaptées aux ETI, etc. : cette volonté a débouché sur une multitude d’actions concrètes ces derniers mois. Elle sera prolongée par la nomination d’un référent ETI dans chaque région, au sein des services régionaux de l’État. Ces personnes feront le lien entre les ETI et les services de l’État, aussi bien pour faire remonter des préoccupations des ETI que pour promouvoir les dispositifs de l’État adaptés à leurs besoins.

Surmonter les problèmes de recrutement

L’accès aux compétences des ETI constitue le troisième pilier de "l’ETI Nation". Pour tenter de surmonter les problèmes de recrutement de ces entreprises, une convention de partenariat va être signée avec le ministère de l’Education Nationale. Objectif : renforcer le lien avec les écoles et les universités, pour permettre aux ETI de mieux faire connaître leurs métiers et de mieux recruter stagiaires et salariés.

Au niveau fiscal, les ETI ont été parmi les grandes bénéficiaires de la réduction de 10 milliards d’euros des impôts de production et, en matière de transmission, profitent des assouplissements du pacte Dutreil. Une stratégie fiscale que le ministre de l’Économie Bruno Le Maire entend poursuivre, tant au niveau des impôts de production que de baisse des charges, mais qui ne pourra se faire qu’après la prochaine élection présidentielle…

La stratégie "ETI Nation" ne prévoit rien, en revanche, en matière de financement ou de soutien à l’investissement. Il faut dire que les plans d’urgence, de relance et d’investissement, nés de la crise du coronavirus sont passés par là et ont apporté de nouveaux moyens aux entreprises.

Fer de lance de la reconquête industrielle

Du côté des ETI, s’il est encore trop tôt pour mesurer les premiers effets de la stratégie "ETI Nation", on se félicite de ce changement d’approche. Olivier Schiller, dirigeant de Septodont et administrateur du METI, une association qui défend les intérêts des ETI, salue "une politique publique inédite", qui tente de prendre en compte les spécificités et les besoins de cette catégorie d’entreprises qui emploient trois millions de salariés en France. Une chose est sûre : au même titre que les start-up, les PME ou les grands groupes, les ETI sont aujourd’hui une catégorie d’entreprises pleinement reconnue par le gouvernement actuel. Elles sont même chargées, par le ministre de l’Économie, d’une mission cruciale pour l’avenir du pays : celle de "devenir les fers de lance de la reconquête industrielle française".

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