Le dernier investissement en date réalisé par Broussaud Textiles dans son usine de Haute-Vienne est l’un des plus importants en matière de transformation numérique réalisé par un fabricant français de chaussettes, selon l’entreprise. D’un montant de 1,4 million d’euros, il comprend un nouveau bâtiment et l’acquisition de quatre robots de stockage, inaugurés en juin. Ils vont permettre à l’entreprise d’optimiser et d’automatiser la gestion des stocks. La PME a bénéficié d’une aide de 400 000 euros de la Région Nouvelle-Aquitaine et du plan de relance de l’État. "Ces investissements étaient nécessaires pour répondre au plus près à la demande de nos clients afin d’être plus réactifs. Nous rencontrions parfois des difficultés à tenir nos plannings", explique Alexandra Broussaud, qui codirige l’entreprise avec son mari Aymeric, petit-fils du fondateur.
1,3 million de paires
En 2006, le couple reprend l’entreprise fondée en 1938 par le grand-père d’Aymeric, suite à une liquidation. L’activité a redémarré avec quatre salariés. Le couple a régulièrement investi, misant à la fois sur le savoir-faire des équipes, le made in France. Malgré des moments difficiles, les résultats sont là. L’an dernier, l’entreprise a produit 1,3 million de paires de chaussettes pour un chiffre d’affaires en progression, établi à 8 millions d’euros en 2022. La PME de 70 salariés, qui compte 200 clients (des grandes marques françaises et étrangères) envisage une croissance de 25 % fin 2023. Maison Broussaud, labellisée Entreprise patrimoine du vivant et du label origine France garantie, développe sa propre marque depuis 2021. Elle est présente dans six pays dont les États-Unis. "En digitalisant notre métier, en réindustrialisant, nous nous réinventons et on peut dire qu’on peut arriver à vivre de la fabrication de chaussettes," précise Aymeric Broussaud, directeur d’usine.
Moins de risque d’erreur
Les quatre nouvelles machines, opérationnelles depuis le printemps dernier, doivent permettre d’améliorer la gestion de la matière première, un enjeu capital à l’heure où le marché du textile est tendu et où les pénuries se multiplient. "Ces machines servent à stocker la matière. Elles peuvent stocker jusqu’à 20 tonnes. Elles sont utilisées pour la préparation pour les bonnetiers. Tout est automatisé. Je scanne une référence et cela sort une liste de courses avec toutes les couleurs dont j’ai besoin", détaille Virginia, magasinière. "Auparavant, les bobines et les 1 350 références inscrites étaient réparties sur de multiples étagères. Il y avait des risques d’erreurs, des pertes de matière. On gagne du temps et c’est désormais moins physique." Les 20 tonnes de rouleaux de coton, de laine et de polyamide faisaient marcher les salariés des réserves 8 à 10 km par jour. "Il s’agit aussi de conserver des savoir-faire et de limiter un turn-over par un meilleur environnement de travail," précise Aymeric Broussaud.
La PME souhaite stabiliser la production à 1,5 million de paires et son effectif à 70 salariés. Au nombre de ses projets se trouve également le souhait de se développer sur le marché asiatique. L’entreprise prévoit également de robotiser le formage et le repassage.
