Somme
Le fabricant de boîtes aux lettres Decayeux mise sur l'e-commerce
Somme # Industrie # Transition numérique

Le fabricant de boîtes aux lettres Decayeux mise sur l'e-commerce

S'abonner

Decayeux, un fabricant de boîtes aux lettres basé dans la Somme, a investi récemment 1,7 million d'euros dans une nouvelle machine industrielle afin d'accroître ses exportations.

Decayeux a investi 1,7 million d'euros dans une machine fabriquant des boîtes aux lettres — Photo : Lise Verbeke

"L’entreprise se trouve à un moment stratégique de son histoire, dans un monde où il y a de moins en moins de courriers, il faut donc que nous nous réinventions", lance Stéphane Decayeux, la sixième génération à diriger cette entreprise familiale basée à Feuquières-en-Vimeu, sur deux sites, avec 200 salariés. Depuis la relocalisation d’une partie de sa production marocaine dans la Somme, il y a une dizaine d’années, Decayeux fabrique en grande majorité des boîtes aux lettres (1,7 million produites par an pour les bailleurs sociaux et la distribution), mais aussi des portes palières, de hall (20 % de l’activité) et des serrures/cylindres. Un made in France qui en fait le leader européen sur le marché de la boîte aux lettres classique, avec 75 millions d’euros de chiffre d’affaires, et six filiales en Europe (Allemagne, Belgique, Pologne, Hongrie, Royaume-Uni et Espagne). L’export représente aujourd’hui 20 % du chiffre d’affaires, "avec l’objectif d’atteindre 30 ou 40 % d’ici cinq ans".

Secteur porteur de l’e-commerce

Pour atteindre cet objectif, le dirigeant compte sur le tournant numérique qu’il a engagé en 2015, "avec des produits plus exportables et mieux adaptés aux différents marchés". Ce produit, c’est la boîte connectée : MyColisBox. L’entreprise a mis au point une gamme de casiers conçus pour répondre au boom de l’e-commerce, en permettant un dépôt sécurisé 7/7 jours et 24/24 heures, avec une traçabilité des échanges, "impossible de les hacker, contrairement aux Amazon lockers", assure-t-il. Utilisée par les syndics, la grande distribution, les résidences étudiantes, les entreprises, primée deux fois au CES de Las Vegas dans la catégorie des villes connectées, la boîte connectée de Decayeux a nécessité 600 000 euros d’investissement en R & D. Elle représente aujourd’hui 2 millions d’euros du chiffre d’affaires. En 2021, l’innovation est poussée jusqu’au hall d’immeuble, pour en faire un lieu connecté, l’interphone remplacé par un QR code, écran avec les informations de l’immeuble, conciergerie numérique etc.

Un gain de productivité de 20 à 30 %

Pour poursuivre ce développement et l’amplifier, "nous avons investi dans une nouvelle machine industrielle", précise le dirigeant. Une nouvelle ligne de production automatisée à hauteur de 1,7 million d’euros, financée sur fonds propres, prêt bancaire, ainsi qu’avec une subvention de 10 % de la Région Hauts-de-France. Installée sur une quarantaine de mètres, la machine réalise quatre étapes du processus industriel des boîtes aux lettres et à colis de toutes tailles : découpage, poinçonnage, cisaillage et pliage. "Elle augmente la productivité de 20 à 30 %, et elle est moins énergivore de 40 % par rapport à notre ancien outil", explique Stéphane Decayeux. Cette machine pourra également répondre à l’innovation développée par l’entreprise, qui devrait être lancée en janvier prochain : la boîte à colis pour les maisons individuelles. "Nous y travaillons depuis trois ans : une boîte autonome à énergie solaire, sans abonnement, une vraie solution en milieu rural qui représente 40 % du marché de l’e-commerce".

Somme # Industrie # Transition numérique # PME # Investissement # Export # Innovation # Made in France # Réseaux d'accompagnement