La société bretillienne GPG Granit a fêté ses vingt ans en 2022. Vingt ans à concevoir des monuments funéraires. À raison de 12 nouvelles créations chaque année, son catalogue compte aujourd’hui 300 références, imaginées à partir d’une quarantaine de granits de couleurs et d’origines différentes. Car il en faut pour tous les goûts et toutes les croyances. Pour satisfaire un large public, sur un marché français qui recense 680 000 décès par an, GPG Granit emploie des designers, installés dans son siège de Saint-Jacques-de-la-Lande. Elle fait travailler une cinquantaine de personnes ici, une dizaine à Saint-Germain-en-Coglès au nord de Rennes sur sa plateforme logistique G-Log (36 000 m²) ouverte en 2020, mais aussi bientôt 800 personnes en Asie. GPG Granit fait fabriquer ses monuments funéraires à 60 % en Inde et à 20 % en Chine. "Nous avons encore 20 % de nos produits qui sortent d’usines françaises, notamment dans le Tarn, mais de plus en plus d’acteurs ferment, faute de repreneurs, et l’expertise se perd", regrette Alexis Jubert, PDG de l’entreprise depuis juin 2022.
Des outils de gestion intégrés
L’essentiel des granits vient donc d’Asie, le matériau extrait en France servant le plus souvent, lui, à des travaux de voirie et de construction. Avant de pouvoir proposer ses produits à des marbriers et sociétés de pompes funèbres qui sont ses revendeurs, GPG Granit fait donc appel à des usines indiennes. "Elles travaillent à 100 % en exclusivité pour notre marque, précise le dirigeant. Nous y avons créé une chaîne de production intégrée, pour qu’ils utilisent nos outils de gestion, qui nous sont propres." C’est donc GPG Granit qui investit sur place, à raison "d’un à deux millions d’euros par an entre l’achat des blocs de granit, l’accompagnement de la main-d’œuvre et la construction d’usines". L’entreprise bretillienne dispose actuellement de trois entités en Inde, et fait construire une quatrième usine qui sera opérationnelle au début de cette année 2023. Elle emploiera à elle seule près de 200 personnes.
16 000 monuments par an
L’objectif est de faire face à la croissance de la demande en France, où GPG Granit vend entre 15 000 et 16 000 monuments par an, surtout au nord d’un axe Bordeaux-Lyon. La progression est constante, et le chiffre d’affaires a même doublé depuis cinq ans, atteignant 25 millions d’euros en 2022 (clôture en mars). Il sera de 27 millions d’euros en 2023. "Nous recevons à Saint-Germain-en-Coglès entre 300 et 400 monuments par semaine, ajoute Alexis Jubert. Pour gérer ces commandes, nous nous sommes inspirés des métiers de la supply chain, et sommes les seuls du secteur à coordonner ainsi notre nouvelle plateforme, qui est entièrement digitalisée." Car le digital fait bel et bien partie de la stratégie de développement de GPG Granit. L’entreprise a mis au point un outil de gestion qui permet à ses revendeurs de présenter ses 300 produits et leurs options, de les modifier en direct (y compris de placer l’incrustation d’une gravure) et d’obtenir le prix en temps réel. Avec le même outil, ils peuvent suivre la commande, la fabrication et la livraison. Ce logiciel de gestion est encore en cours d’amélioration, pour notamment optimiser et valoriser le travail des collaborateurs en réduisant les tâches répétitives et les faire monter en compétences. D’autant que GPG Granit doit réussir à recruter une dizaine de nouveaux collaborateurs cette année, pour entre autres étendre son réseau de partenaires vers le sud. "D’ici à deux ans, nous voulons pouvoir répondre à 95 % des demandes en France", prévient Alexis Jubert.
