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Laurence Breton Kueny (ANDRH) : "Nous sommes à un moment clé de la directive CSRD"
Interview France # RSE

Laurence Breton Kueny vice-présidente de l’ANDRH "Nous sommes à un moment clé de la directive CSRD"

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Les premières publications CSRD sont attendues en 2025 mais 34 % des entreprises ne savent pas si elles sont soumises à la directive, selon une étude du cabinet Deloitte, de l’Observatoire de la RSE des entreprises et de l’Association nationale des DRH. Des données sont pourtant déjà disponibles et entre les mains des services des ressources humaines, estime Laurence Breton Kueny, vice-présidente de l’ANDRH.

Laurence Breton Kueny, vice-présidente de l’ANDRH — Photo : DR

Une étude réalisée par Deloitte, l’Observatoire de la RSE des entreprises et l’Association nationale des DRH révèle que 34 % des entreprises ne savent pas si elles sont soumises à la directive CSRD. Comment expliquer ce flou ?

Nous sommes à un moment clé de la "Corporate Sustainability Reporting Directive". La transposition en droit français a eu lieu fin 2023 et le texte est entré en vigueur en janvier 2024. Les premiers rapports de durabilité sont attendus en 2025, il faut désormais construire les indicateurs s’ils n’existent pas encore. Il était donc important de sensibiliser les DRH même si bon nombre de nos entreprises ont déjà des politiques RSE.

Quels indicateurs du pilier social de la directive sont-ils déjà connus des entreprises ?

Dans le pilier social, nous avons plusieurs informations à suivre comme les effectifs de l’entreprise. Cela concerne l’ensemble de travailleurs qui agissent sur le fonctionnement de l’organisation. Dans cette partie, on trouve huit thématiques sociales autour de l’effectif et de la main d’œuvre.

"En France, nous avons une certaine maturité sur ces sujets"

La directive comprend des données sur la santé et la sécurité, sur la protection sociale, l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée, la formation et le développement des compétences. Ce sont donc huit thèmes que l’on traite d’ordinaire.

En France, nous avons une certaine maturité sur ces sujets et nous avons déjà les données. Plusieurs documents les fournissent déjà : le bilan social, le rapport comparé hommes-femmes aussi, ainsi que l’index égalité. À ces documents, s’ajoute désormais la CSRD. Un peu de simplification serait quand même bienvenue.

Dans cette étude, vous citez la fonction RH comme fonction "naturelle" pour piloter le pilier social de la CSRD. En quoi les services RH sont les mieux placés ?

La fonction RH est effectivement la mieux placée, en coordination avec la RSE. Le pilotage des normes sociales doit revenir au DRH car ces indicateurs doivent impulser une politique. La personne en charge de la RSE est là pour organiser, guider, nous permettre d’avoir des comparaisons. Les organisations syndicales sont aussi là pour nous aiguiller sur certains sujets. L’objectif est de travailler ensemble de façon coordonnée avec un comité de pilotage qui se réunira plusieurs fois par an. In fine, les indicateurs sont là pour guider l’action et mesurer si elle a un effet positif.

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