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L'activité du fabricant de cartes électroniques B3C redémarre en trombe
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L'activité du fabricant de cartes électroniques B3C redémarre en trombe

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Les deux usines de cartes électroniques du groupe mayennais B3C, Elekto à Andouillé et TME à Gorron, tournent à plein régime. Des investissements récents en locaux et en machines, ainsi que l’écriture d’un projet d’entreprise doivent permettre d’accompagner la relance de l’activité.

Bruno Sonnet, président de B3C, devant une nouvelle machine de placement CMS (composants montés en surface), acquise en février 2022. Elle va permettre d'augmenter la production et la flexibilité — Photo : Rémi Hagel

En 2021, le groupe mayennais fabricant et assembleur de cartes électroniques B3C a dépassé les 20 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec 160 salariés. On peut y voir une relative continuité par rapport à 2018. En réalité, le groupe a connu une baisse d’activité en 2020 et a tenu le coup notamment grâce au soutien de l’État et des collectivités. Puis l’activité est revenue en 2021 : +21 % pour sa filiale Elekto (14,5 millions d’euros de chiffre d’affaires), implantée à Andouillé, et + 31 % pour sa filiale TME (5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires), à Gorron. "C’est notre meilleur résultat, et j’espère que ça va continuer en 2022", décrit Bruno Sonnet, le président de B3C.

Une activité industrielle très forte

La dynamique est là : "Notre carnet de commandes est trois fois plus rempli qu’il y a trois ans. Avant, nous avions une visibilité de deux ou trois mois ; là, on est à neuf mois. La situation est tendue… dans le bon sens du terme !" B3C fabrique des cartes d’ensembles et de sous-ensembles électroniques pour les secteurs de l’aéronautique, de la Défense, du médical, de l’audiovisuel, de l’événementiel, de la musique, etc., en sous-traitance. "En partenariat fort", préfère dire le dirigeant, tant l’implication de l’entreprise est élevée. "La R & D se fait chez nos clients, avec notre appui. On achète ensuite toutes les pièces, on fabrique les cartes, on les intègre au produit, on les teste."

Bruno Sonnet avance plusieurs explications à la croissance de B3C. "Pour une partie, c’est le rattrapage post-Covid. Mais, globalement, l’activité industrielle est très forte en France. En électronique, les indicateurs sont au vert pour le futur." La crise du Covid et, aujourd’hui, la guerre en Ukraine accélèrent le processus de réindustrialisation, remarque le chef d’entreprise. "Certains donneurs d’ordre qu’on ne voyait pas avant nous sollicitent désormais."

Supply chain réinventée

B3C se met en ordre de marche pour faire face à cette activité débordante. Il y a un an, Elekto a agrandi son magasin de 400 m2 sur sept mètres de haut. Les locaux s’étendent sur 4 700 m2 à Andouillé, 3 500 m2 à Gorron. Les bureaux ont aussi gagné 100 m2. "En 2021, nous avons écrit un projet d’entreprise avec un objectif 2024, pour TME et Elekto. Il comprend quatre leviers : le développement humain, le volet commercial, le volet industriel et l’organisation d’entreprise. Cela permettra d’aller vers l’usine 4.0. On réfléchit à l’utilisation de tablettes, à la digitalisation".

La mise en œuvre a commencé. Les trois quarts des investissements prévus sur deux ans ont été réalisés. La supply chain a été totalement réinventée, les outils informatiques, les logiciels, les méthodes de travail ont été revus. Une dépense d’un million d’euros, dont 200 000 euros subventionnés par le Plan de relance. Par ailleurs, B3C a investi 700 000 euros dans quatre nouvelles machines de production au cours des six derniers mois.

Il y a bien des points noirs à appréhender. "La difficulté du moment, c’est le coût des matières premières. Le prix de certains composants a parfois été multiplié par cent. D’autres sont devenus introuvables", décrit Bruno Sonnet. Travaillant à partir de milliers de références, l’entreprise ne peut pas constituer un stock sur place.

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