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À la veille des fêtes, le MIN de Nantes redoute une baisse d'activité de 10 à 20 % en 2021
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À la veille des fêtes, le MIN de Nantes redoute une baisse d'activité de 10 à 20 % en 2021

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Le second marché d’intérêt national (MIN) de France, après Rungis, affichait 428 millions de chiffre d’affaires en 2019, avant le Covid-19. Pour les 145 entreprises qui travaillent à Rezé (Loire-Atlantique), la dépendance ou non aux traiteurs et à l’hôtellerie-restauration joue pour beaucoup dans cette fin d’année peu ordinaire.

Le Min de Nantes voit ses commandes se réduire sous l’impact de la crise COVID — Photo : Thibault Dumas

"C’est beaucoup plus calme que d’ordinaire. Depuis quelques mois, ça en devient même curieux, voire inquiétant". Après le pic des ventes qui a lieu entre 4 heures et 9 heures, Pascal Henry, directeur de Marais MIN, fait la moue à l’enregistrement des factures. Ce producteur distributeur de près de 300 références de fruits et légumes emploie 43 salariés (un tiers du groupe Marais, 25,7 M€ de CA) au marché d'intérêt national (MIN) de Nantes Métropole. Tous travaillent à temps plein à quelques jours de Noël et du Nouvel An. Pourtant Pascal Henry sent "une réticence des acheteurs. Du côté des traiteurs ça a été annulation sur annulation des repas d’entreprises, d’associations ou de familles".

Patrice Mariot, 27 ans sur le MIN dont dix comme responsable du marché, confirme : "ce n’est pas comme d’habitude. Certains restaurateurs préfèrent par exemple fermer pendant les vacances, pour éviter tout problème. Et je les comprends". Lui prévoit une baisse d’activité globale de l’ordre de 10 à 20 % pour les 145 entreprises du MIN par rapport à 2019, dernier exercice hors Covid-19. Soit entre 340 et 380 millions d’euros en 2021, contre 428 millions il y a deux ans, au moment du déménagement à Rezé (Loire-Atlantique). Avec notamment des difficultés pour les "gros", les supermarchés des professionnels Promocash et Maison Berjac. Pourtant, avec ses bâtiments rutilants en lisière du périphérique, le deuxième MIN de France après Rungis, "attire désormais jusqu’à Brest, Saint-Malo, Caen ou La Rochelle", note Patrice Mariot.

" La saison touristique sur la côte a bien compensé "

Du côté de GM Distribution, spécialiste des fruits et légumes dans le grand hall du bâtiment principal, on reste lucide. "Ce qui est perdu, on ne le rattrapera pas. Mais malgré la fermeture des restaurateurs et les annulations de traiteurs, cette année ne s’est pas trop mal passée. La saison touristique sur la côte a bien compensé", note son responsable Yann Gaudemer. Cette année, aucun des 10 salariés de l’entreprise (chiffre d’affaires non communiqué) ne sera en chômage partiel, contre 60 % en décembre 2020. "L’avantage, c’est qu’on n’a pas de problème d’organisation, le flux est plus gérable", poursuit-il.

Le rush de fin d'année présent mais plus tard

"Il ne faut pas se plaindre, on a quand même un pic d’activité, renchérit son voisin Arthur Rapenne, commercial négoce chez Sautejeau. La différence est que beaucoup d’achats se font à la dernière minute. Il faut être un peu plus réactif". Ce primeur, créé il y a quatre ans, affiche une croissance à deux chiffres pour 2,5 millions d’euros d’activité et 40 salariés sur le MIN en 2021 (soit un tiers de son activité, également de transport frigorifique). "Nous sommes un peu un contre-exemple, car on a presque entièrement réorienté nos ventes vers les magasins et les supérettes. Que des commerces qui sont toujours restés ouverts depuis le début de la crise", remarque Arthur Rapenne.

Dans le bâtiment G – le MIN en compte six – on trouve L’Atelier de Vincent, qui propose du saumon fumé ou de la truite fumée de Bretagne préparés avec du sel de Millac et du chêne de Riaillé (Loire-Atlantique) avant d’être vendus à Rezé. Un produit typiquement saisonnier. D’autres fumeurs font 45 % de leur chiffre d’affaires en décembre, nous, c’est plutôt 20 % et cela reste assez régulier le reste de l’année", pointe Vincent Farias, qui a repris l’ex Loire-Atlantique Saumon Fumé il y a quatre ans (12 salariés, 2 M€ de CA). Le dirigeant note surtout "du retard sur les commandes chez les magasins et grossistes avec qui on travaille beaucoup. Le rush de fin d’année est bien là, mais il a commencé plus tard".

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