La reconnaissance à l’international de Verteego s’est récemment manifestée par un prix décroché à New York, en janvier, au NRF Retail Big Show, le plus grand salon mondial du retail, autrement dit La Mecque du commerce de détail. "Nous avons décroché le prix de la meilleure start-up française de la catégorie "Efficiency", souligne Clément Guillon, codirigeant de Verteego, fondé par Rupert Schiessl, qui gère une partie de l’équipe installée à Paris. Le cabinet américain Gartner, référence de la tech, nous a présentés comme meilleure solution française de notre secteur." Son secteur : l’IA au service du commerce.
Deux prix, donc deux bonnes nouvelles qui s’ajoutent à celle du printemps 2023, qui a vu Verteego réaliser une levée de fonds de 3 millions d’euros. Une somme qui ne vient pourtant pas au secours d’une start-up approchant de la rentabilité, et qui dépense ses fonds avec précaution. "Depuis le départ, notre modèle de croissance repose sur la sobriété financière et la génération d’un chiffre d’affaires, explique Clément Guillon, qui ne souhaite pas communiquer pour autant sur le chiffre d’affaires de cette start-up qui compte 20 salariés, dont la moitié au siège, à Nantes. Nous proposons un système d’abonnement. Notre client paie à proportion de l’utilisation qu’il fait de notre solution."
Une IA prédictive, différente de ChatGPT
Mais alors que fait Verteego ? Son logiciel d’IA appartient à une autre famille d’intelligence artificielle que celle de ChatGPT ou Open IA, qui est sous le feu des projecteurs depuis un an. "C’est une IA prédictive qui absorbe les données de l’entreprise et apporte une aide à la décision, explique Clément Guillon. Elle va prédire la demande des clients : combien tel produit sera vendu à tel point de vente, tel jour. Cela permet ainsi de gérer au plus près la chaîne d’approvisionnement, sa logistique, son stockage, ses ventes." Autres intérêts ? "Cela évite les gaspillages et optimise le travail des équipes. Cela donne aussi des indications sur le bon moment pour entamer une campagne marketing ou faire des promotions."
Une brique technologique connectée aux logiciels métiers
Dans une période post-Covid, où l’inflation joue des tours et où le coût de l’énergie fluctue au gré de certaines tensions à l’international, la solution de la start-up nantaise apporte un confort psychologique au monde du commerce. "Il ne s’agit pas de voler le job de ceux qui s’occupent de tout cela habituellement, ou de remplacer les logiciels métiers actuels, précise Clément Guillon, par ailleurs vice-président de Naoned IA, association qui fédère les acteurs nantais de l’intelligence artificielle. Cette IA est une nouvelle génération d’outil informatique qui entre dans le monde du travail. L’idée est d’apporter une touche d’IA, une brique technologique supplémentaire qui vient se connecter aux logiciels existants et améliore leur performance." Il ajoute : "En limitant le gaspillage, le nombre de produits périmés non vendus, les déplacements inutiles, on répond aux enjeux écologiques en apportant un moyen de réduire son empreinte carbone."
Aujourd’hui, Europcar, Monoprix, Sodexo, Système U, des chaînes de restaurant, utilisent l’IA nantaise. Une IA qu’il est possible d’acheter dans une quinzaine de pays européens aujourd’hui. "L’export, via des partenaires locaux qui proposent nos solutions, représente aujourd’hui 20 % de notre chiffre d’affaires, nous visons les 50 % d’ici à deux ans. Et pour notre chiffre d’affaires, nous souhaitons le doubler chaque année."
