2022 fut l’année de l’expérimentation, 2023 sera celle du déploiement pour la start-up Pass Intérim (6 salariés), créée en Haute-Marne en février 2022 et incubée depuis l'automne à Épinal (Vosges). Elle entend simplifier l’accès aux agences d'intérim pour les demandeurs d’emploi. "Nous partons du constat que 80 % des intérimaires ne sont visibles que de 25 % des agences de leurs bassins d'emploi", explique Adrien Meyer, un des deux cofondateurs de l’entreprise et ancien salarié de Pôle Emploi. "Plutôt que de multiplier les inscriptions agence par agence, nous proposons une plateforme unique d’inscription pour les intérimaires, afin de rayonner sur l’ensemble des agences partenaires d’un bassin d’emploi", abonde son associé Maxime Houver, spécialiste du parcours utilisateur sur Pass Intérim.
Premier test concluant à Épinal en 2022
Une offre de valeur qui permet aux deux entrepreneurs d’être lauréats de la French Tech tremplin 2022 et de décrocher 30 000 euros pour développer un premier "Minimum Viable Product" (MVP), c’est-à-dire une première interface exploitable pour démarrer. La start-up prend ses quartiers dans l’incubateur d’excellence Quai Alpha, à Épinal, pour mener un premier test localement en partenariat avec une dizaine d’agences intérim.
En neuf mois, l’application enregistre 1 350 inscriptions et permet plus de 200 retours à l’emploi, selon les chiffres communiqués par l’entreprise. "Le premier lancement à Épinal a permis de confirmer l’intérêt de notre système et son efficacité", appuie Adrien Meyer.
Développement régional sur 120 agences
"Grâce à l’expérimentation sur le bassin d’Épinal, nous avons pu convaincre certaines agences intérim participantes membres d’un réseau plus vaste d’étendre la solution à la région Grand Est". Parmi les 120 agences désormais clientes de Pass Intérim suite au déploiement régional début 2023, figurent des groupes comme Temporis, Crit ou Randstad.
Après le Grand Est, l’année 2023 sera celle du déploiement national en ciblant d’abord les régions limitrophes. "Nous déploierons sur les Hauts-de-France, l’Île-de-France et la Bourgogne-Franche-Comté dans les deux mois et ambitionnons de couvrir l’ensemble du territoire français d’ici la fin 2023", dévoilent les dirigeants de Pass Intérim, qui ne cachent pas la volonté d’attaquer d’autres pays européens dès 2024.
La jeune société propose un accès gratuit pour les demandeurs d’emploi, et se rétribue grâce à un format "freemium" pour les agences : un test gratuit des services de manière bridée puis un forfait payant pour débloquer l’accès à l’ensemble des fonctionnalités.
"Financièrement, c’est dur pour les start-up", laissent entendre Adrien Meyer, 34 ans, et Maxime Houver, 29 ans. "Nous avons la chance d’avoir eu un tremplin avec la French Tech ainsi que le soutien de la Région Grand Est." Pass Intérim a déjà généré du chiffre d’affaires (non communiqué) lors de son expérimentation, et cherche à recruter deux personnes.
