Malgré un contexte inflationniste grignotant le pouvoir d’achat des consommateurs, la coopérative légumière finistérienne Sica de Saint-Pol-de-Léon (253 salariés, 784 producteurs) repart en croissance. La demande sur ses produits est jugée "satisfaisante". Résultat, son chiffre d’affaires s’est redressé. Il s’élève à 225 millions d’euros en 2023, en hausse de 3 % par rapport à l’exercice précédent, réparti entre l’activité légumes, 182 millions d’euros (+4 %), et l’horticulture, 44 millions d’euros (+ 2 %).
Le tiercé gagnant de la production légumière 2023 (179 000 tonnes) comprend le chou-fleur (70 295 t), la tomate (20 882 t) suivie de la salade-mâche (23 286 t). "Cumulés, ces trois produits représentent 56 % du chiffre d’affaires", se félicite Marc Kerangueven, président de la Sica. L’entreprise a passé le gros temps. Et notamment la tempête Ciaran et l’excès de pluviométrie à l’automne 2023. "Quasiment 50 % de nos abris étaient à terre [suite aux vents violents], déplore le président. Nous espérons que tout sera debout d’ici juin. Nous sommes incapables aujourd’hui de vous donner la perte que l’on aura au champ, étant donné que ça continue à cause de l’excès d’eau". Thomas Quillévéré, secrétaire général de la société, se veut rassurant : "notre ambition, pour les années à venir, est de préserver notre potentiel de production pour conserver notre attractivité commerciale".
Soutien aux producteurs face à l’inflation
Dans le contexte inflationniste actuel, la Sica se mobilise doublement pour venir en aide aux producteurs. "Nous avons réussi à atteindre, en moyenne, 10 centimes d'euros de valorisation du prix de vente. La coopérative met aussi à disposition un soutien dans le montage de dossiers d’aide à la trésorerie", détaille Olivier Sinquin, directeur de la coopérative. "La rémunération des producteurs est un facteur essentiel et c’est l’engagement prioritaire de la Sica", appuie Thomas Quillévéré.
Pour recréer du dynamisme dans la filière, la Sica mise sur l’endive. Ambitions affichées : "’arriver à 1 500 tonnes à partir de l’année prochaine. Cette année, nous approchons des 90 hectares. C’est un investissement à 3 millions d’euros", expose Marc Kerangueven. L'entreprise lorgne les 8 000 à 10 000 tonnes d’ici cinq ans.
Une stratégie RSE qui s’affine
En 2024, la Sica engage aussi son premier bilan carbone avec l’appui d’un cabinet conseil spécialisé en RSE. L’objectif est d’abord de mesurer les émissions de gaz à effet de serre de la coopérative puis d’enclencher un plan de transition pour réduire son impact direct et indirect sur l’environnement.
Parmi les pistes explorées figurent notamment des actions pour préserver la ressource en eau ou encore réduire l’impact des emballages.
