La menuiserie Méril se taille une belle part de gâteau d’anniversaire pour ses 90 ans ! 63 % de croissance d’activité enregistrée en 2021, pour un chiffre d’affaires désormais établi à 3,25 millions d’euros. "Nous avions réalisé 2 millions d’euros en 2020 avec un mois d’activité en moins à cause du Covid", précise le dirigeant de l’entreprise, Mickaël Méril, petit neveu du fondateur. La société familiale née en 1932 a en effet amorcé le passage dans une nouvelle dimension depuis environ trois ans. Peu après que le dirigeant a décidé d’arrêter l’activité de menuiserie extérieure (portes, fenêtres) pour se consacrer uniquement au marché de la menuiserie intérieure. Méril réalise en effet aujourd’hui tous travaux d’agencement (mobilier, banques d’accueil…) et de menuiserie intérieure, des parquets aux blocs portes en passant par les habillages muraux, etc. "Notre valeur ajoutée est véritablement dans la production, estime Mickaël Méril. Nous disposons de notre propre bureau d’études pour concevoir nos produits".
10 collaborateurs de plus en deux ans
Quand il a repris les rênes de la menuiserie à son père en 2009, Mickaël Méril employait alors 8 collaborateurs. En 2020, ils étaient 20, grâce au développement de l’activité menuiserie intérieure. "Désormais nous sommes 26", se satisfait le dirigeant, qui ne cherche pas pour autant à grossir pour grossir. Mais la demande en a décidé autrement ! Si bien qu’il va encore recruter cette année, au moins trois salariés supplémentaires : en production, au bureau d’études et au commerce (chargé d’affaires ou conducteur de travaux).
Avec la crise sanitaire, la menuiserie Méril a en effet engrangé de plus en plus de contrats. "Au premier semestre 2020, les particuliers qui se sont retrouvés beaucoup plus chez eux, ont eu envie d’améliorer leur aménagement intérieur, constate le dirigeant. Le temps qu’ils y réfléchissent, qu’ils fassent appel à un architecte, nous avons signé de nombreux dossiers conséquents début 2021." D’où la croissance de l’activité de la menuiserie, qui se positionne sur une clientèle moyen haut de gamme, intervenant tant en neuf qu’en rénovation.
Inversion des tendances
"Et depuis début 2022, nous voyons la tendance s’inverser, recevant beaucoup plus de projets pour une clientèle de professionnels, qui représente 70 % de notre activité, explique Mickaël Méril. Avec le contexte de crise, les entreprises avaient mis un arrêt à leurs projets d’aménagement, ou alors elles les ont mis entre parenthèses. Aujourd’hui, elles veulent reprendre ces projets." La menuiserie Méril signe ainsi de nombreux projets pour des cafés, hôtels et restaurants, bureaux et sièges sociaux. Parmi ses dernières réalisations, elle a aménagé le Digital Park de MV Group à Cesson-Sévigné, l’intérieur de la nouvelle gare de Rennes, ou encore la nouvelle ambiance de la Maison étoilée Tirel-Guérin à Saint-Méloir-des-Ondes. Avec un carnet de commandes plein au moins jusqu’à l’été, Méril prévoit encore une croissance de son chiffre d’affaires de 15 % cette année.
Plus de 500 000 euros investis en trois ans
Pour faire face à cette demande, l’entreprise investit dans des outils plus performants. Elle va réceptionner prochainement un nouveau centre d’usinage cinq axes, pour 150 000 euros. Il pourra effectuer des découpes très spécifiques, des arrondis et des détourages, offrant plus de possibilités. Un outil qui prend de la place et qui pourrait aussi pousser l’entreprise à vouloir s’agrandir. L’idée est d’ailleurs dans les cartons. Après avoir investi 420 000 euros dans une première extension en 2019 - portant le bâtiment actuel à 1 100 m² - et une rénovation de son isolation et de son bardage en 2021, Méril voudrait doubler de surface. Un projet est à l’étude, toujours à Noyal-sur-Vilaine. Il permettrait à l’entreprise d’avoir plus de place en atelier, pour acquérir de nouvelles machines, mais aussi en stockage.
Croître en impliquant les salariés
Ce nouveau dimensionnement se traduit par une nouvelle organisation au sein de l’entreprise. "Nous avons lancé en janvier un fonctionnement par commissions, explique Mickaël Méril. Une pour l’atelier, une autre dédiée à la RSE et la troisième pour la méthode. Avec quatre collaborateurs au sein de chaque commission, l’objectif est de mieux vivre en entreprise. Le bien-être au travail est essentiel et correspond à nos valeurs depuis toujours. Avec la pandémie, l’emploi a changé. Les salariés veulent un schéma d’entreprise où il y a une reconnaissance individuelle et collective. Ici, nous essayons ainsi d’impliquer tous les collaborateurs pour prendre les décisions en commun et gagner en performance. Mais pas question de nous mettre des objectifs de croissance inatteignable, ni la pression ! Mais mieux vivre en entreprise, c’est mieux vivre ensuite la relation avec les clients."
