Qui a dit que le numérique ne pouvait pas s’inscrire dans une démarche low-tech, démarche qui regroupe les innovations frugales en énergie, simples, facilement disponibles pour tous, et durables ? Certainement pas les nombreuses entreprises rennaises des nouvelles technologies qui ont basé leur modèle sur des solutions visant à réduire l’impact carbone du numérique. À commencer par Digital4Better. Fondée en 2020 par Frédérick Marchand, l’ESN développe des applicatifs écoresponsables, en résumé des sites web, applications, plateformes de services et autres systèmes embarqués à l’empreinte carbone réduite. Son objectif est d’accélérer la responsabilité numérique sociétale des entreprises et de promouvoir un numérique à impact positif. "Nous avons la conviction que l’on ne peut pas continuer à travailler dans le numérique sans contraintes responsables. En vingt ans, le poids d’une page web, en octets, a été multiplié par 115. Cela consomme de l’énergie". Pour justifier son travail, mais aussi améliorer les sites des organisations, Digital4Better est même allé plus loin en lançant en 2021 son outil de mesure automatique de l’impact environnemental et social des applications numériques des entreprises. Baptisé Fruggr (50 collaborateurs, 1,3 M€ de CA en 2021), il est aujourd’hui proposé aux entreprises, en mode SaaS, de manière à récupérer 50 critères de manière automatique et permanente pour mesurer l’impact de leurs services numériques.
Décarboner jusqu’à la publicité
De la même manière, la start-up rennaise DK (12 collaborateurs, 400 000 € de CA) a été fondée par Adrien Galerneau en 2021 pour proposer un outil de pilotage en ligne des émissions de CO2 du secteur de la communication. Objectif : décarboner les campagnes de publicité, qu’elles soient diffusées en télévision, radio, magazine, sur internet ou sur de l’affichage urbain. "Nous analysons l’impact de chaque service de communication, depuis l’annonceur qui commande jusqu’à sa diffusion", explique Adrien Galerneau. On y trouve par exemple la part du transport, de l’encre d’impression, etc. Le calculateur apporte ainsi une aide à la décision, chaque acteur pouvant alors choisir les campagnes qui auront le moins d’impact carbone.
Des solutions pour tous produits contenant de l’électronique
En 2022, une start-up issue de la recherche a également vu le jour à Rennes pour apporter une solution qui accélère et automatise l’optimisation des logiciels, et en favorise l’écoconception. WedoLow, fondée par Justine Bonnot, propose aux concepteurs des milliards d’équipements qui nous entourent de consommer moins d’énergie et de matière, de gagner en autonomie de batterie ou de prolonger leur durée de vie. "Cela concerne tous les acteurs qui produisent des objets qui contiennent de l’électronique pour leur permettre une écoconception logicielle, souligne Adrien Savary, responsable marketing chez WedoLow (13 collaborateurs, 200 000 € de CA). Cela va de la voiture électrique aux objets connectés médicaux en passant par les robots, drones ou encore microsatellites. Nous travaillons sur tous les équipements qui comportent du code invisible." À titre d’exemple, elle permet à un constructeur automobile d’optimiser des algorithmes de ses logiciels embarqués dans les véhicules, pour en réduire la taille, améliorer les performances et la vitesse d’exécution, et ainsi générer des gains sur la consommation d’énergie qui peuvent aller jusqu’à 60 %. L’optimisation numérique est en effet un élément fort des low-tech.
