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La filière santé des Hauts-de-France vise les 40 000 emplois en 2025
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La filière santé des Hauts-de-France vise les 40 000 emplois en 2025

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En pleine pandémie, la filière santé régionale affiche un très fort dynamisme, avec un nombre inédit de créations de start-up, comme de lourds investissements d’entreprises déjà implantées sur le territoire. Eurasanté, le pôle d’excellence régional dédié à la santé, accompagne de près cette dynamique.

Le pôle d’excellence Eurasanté, dirigé par Étienne Vervaecke, accompagne la dynamique inédite de la filière santé dans la région — Photo : Maxime Dufour Photographies

Recrutements en vue dans la filière santé. Les Hauts-de-France, qui comptent 1 000 entreprises dans ce secteur, pour 31 500 salariés, ont vu le nombre de projets exploser depuis l’été 2020, selon les comptes tenus par Eurasanté. "Plusieurs dizaines de projets d’investissement" auraient été décidés ou lancés ces derniers mois, pour un montant total d’1,4 milliard d’euros. Si bien que 3 300 emplois supplémentaires vont être créés dans les trois prochaines années, et que la filière devrait représenter 40 000 emplois en 2025.

"Avec la pandémie, il y a une prise de conscience des enjeux de souveraineté autour de la filière santé", se félicite Étienne Vervaecke, le directeur général d’Eurasanté. "On a pu le constater fin juin, avec l’annonce, par le président de la République, de la création d’un fonds de 7 milliards d’euros pour la filière santé (le Plan Innovation Santé 2030, NDLR). On attend maintenant de voir comment les fonds vont être ventilés. De notre côté il est certain que l’on n’a jamais vu autant de projets de créations et d’investissements qu’en ce moment."

Accompagner créations et recrutements

En première ligne de cette dynamique, le pôle d’excellence Eurasanté enregistre en effet une année record en termes de projets incubés, avec 54 nouveaux projets en 2021. Cela porte à 91 le nombre de start-up accompagnées par Eurasanté, en plus des 31 en développement au sein d’Euralimentaire, son pôle dédié à la nutrition. "Nous sommes entrés dans une phase de production de start-up à haut débit", commente Etienne Vervaecke, qui estime que cette tendance devrait encore s’accélérer grâce aux différentes mesures prises. Comme, la création du parcours diplômant de BioEntrepreneur en partenariat avec l’université de Lille, qui accueille cette année sa troisième promotion d’une quinzaine de candidats. Il permet de former de futurs entrepreneurs aux spécificités de l’entreprenariat dans la santé.

Dans la même idée d’acculturation des publics aux enjeux de l’industrie de la santé, le programme "Une chance pour soigner" a été lancé en juin avec deux industriels de la région, cherchant à recruter. Ouvert à tous les profils, il propose une sensibilisation des candidats aux métiers de l’industrie pharmaceutique, au travers de parcours basés sur la mise en situation professionnelle. Une préfiguration, à moindre échelle, de la future "usine école" d’Eurasanté, qui devrait voir le jour en 2023.

Nouvel incubateur, et nouveau fonds

Cet automne va également être lancé le troisième incubateur d’Eurasanté, dédié à la Silver Economy. Implanté à Arras, ce nouvel incubateur répond à la démarche "d’antennisation" du pôle d’excellence, pour mailler l’ensemble de la région.

Enfin, Eurasanté s’apprête à lancer un nouveau fonds d’investissement spécialisé dans la santé. 20 millions d’euros sont déjà collectés, auprès d’entreprises privées et de collectivités. Seul Bpifrance manque à l’appel, estime Etienne Vervaecke, qui tacle : "Quand on constate que deux tiers des capitaux gérés par des fonds français sont fléchés vers l’Île-de-France, on se dit qu’il y a un vrai problème de financement de l’innovation ailleurs sur le territoire. Si l’État affiche de grandes ambitions dans la Santé, c’est à Bpifrance de lui en donner les moyens. Nous avons à leur disposition un fonds régional tout ficelé, ils n’ont qu’à y abonder pour en doubler le montant. Ils ont un rôle à jouer pour lutter contre les inégalités entre les territoires, qu’ils le jouent !"

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