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La CNDP contraint STMicroeletronics à repousser la construction de son usine de Crolles
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La CNDP contraint STMicroeletronics à repousser la construction de son usine de Crolles

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La Commission nationale du débat public a enjoint le géant franco-italien des semi-conducteurs à organiser une concertation préalable concernant sa demande d’autorisation environnementale pour l’extension de son site de production de puces isérois. Cette concertation pourrait entraîner du retard pour ce projet à 7,5 milliards d’euros.

Le site STMicroelectronics à Crolles va s’étendre avec une nouvelle usine dédiée à la production de semi-conducteurs 300 mm — Photo : DR

La Commission nationale du débat public (CNDP), organe chargé de veiller au respect du droit à la participation du public dans l'élaboration de projets ayant un impact sur l'environnement, a contraint le géant de semi-conducteurs STMicroelectronics à organiser une concertation préalable concernant le projet d'extension de son usine de Crolles (Isère). La CNDP a ainsi exigé de l'industriel qu'il "reprenne à zéro l'ensemble de sa demande d'autorisation environnementale", alors que l'arrêté préfectoral était en cours de finalisation. Ceci en raison de "manquements au débat public" et d'un "défaut démocratique". Une enquête publique a bien été menée de la part de STMicroelectronics du 28 août au 9 octobre 2023 afin d'obtenir une autorisation environnementale. Mais la CNDP n'a pas été saisie en amont de cette enquête, comme la procédure l'exige normalement pour les projets supérieurs à 600 millions d'euros. Or, ce projet de méga usine, porté par STMicroelectronics en partenariat avec le fondeur américain GlobalFoundries, et destiné à doubler la production du site de Crolles représente un investissement de 7,5 milliards.

Un projet contesté par les militants écologistes

Si le projet a reçu l'an dernier le feu vert de la Commission européenne et de l'État français, qui a accepté de le financer à hauteur de près de 3 milliards d'euros, il a rapidement entraîné l'opposition des élus et associations locales de défense de l'environnement. La fabrication de semi-conducteurs consomme effectivement énormément d'eau, notamment pour le nettoyage des puces.

Retard d'un an pour la construction du site

Face à la pression de certains élus, collectifs et de la Commission d'enquête publique (CEP), STMicroelectronics s'est donc finalement résolu à saisir la CNDP début février. Cette phase de concertation a posteriori exigée par la CNDP générera un délai supplémentaire avant l'obtention de l'autorisation environnementale. Selon l'Observatoire Finance-Climat-Biodiversité, ce délai pourrait entraîner un retard d'un an dans la construction de l'usine et se traduire par un manque à gagner pour STMicroelectronics de 1,12 milliard d'euros sur les trois prochaines années. Patrick Deronzier, directeur de la Commission nationale du débat public, cité par l'Essor Isère, estime quant à lui que le délai devrait être plus court.

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