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Kate Buckland (EDF-ENR) : "En 2024, nous allons accélérer sur le marché des entreprises"
Interview Lyon # Production et distribution d'énergie # Créations d'emplois

Kate Buckland directrice marketing et communication d’EDF-ENR "En 2024, nous allons accélérer sur le marché des entreprises"

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Portée par un marché très ensoleillé, EDF-ENR accélère sur le marché des entreprises. Pour suivre la cadence, la filiale d’EDF, dont le siège social est basé à Limonest dans le Rhône, dédiée au photovoltaïque s’apprête à recruter 700 personnes en 2024 dans un secteur en forte tension.

Kate Buckland, directrice marketing et communication d’EDF-ENR
"Le marché des entreprises est plus technique et réglementé. Et ses cycles de vente sont beaucoup plus longs" — Photo : Sophie Reynaud Photographies

Quelles sont vos perspectives de croissance ?

Tous marchés confondus, EDF-ENR, filiale d’EDF dédiée au photovoltaïque, issue du rachat de Photon Technologies en 2009, a réalisé un chiffre d’affaires de 405 millions d’euros en 2023 en croissance de 60 % comparé à 2022. Et cette croissance devrait se renouveler cette année, voire s’accentuer pour dépasser les 700 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 538 millions sur le marché des particuliers et 165 millions sur celui des entreprises.

Comment vous êtes-vous développés depuis une quinzaine d’années ?

Dans un premier temps, nous avons misé sur le marché de l’autoconsommation des particuliers en ciblant une clientèle de propriétaires de maisons désireux d’installer des panneaux photovoltaïques sur leurs toitures. Ces installations génèrent en moyenne 50 % de la consommation d’électricité d’un foyer mais peuvent en couvrir jusqu’à 70 %.

Comment faites-vous évoluer votre offre ?

Notre vision n’est pas cantonnée à l’installation de panneaux solaires. L’idée est de maximiser la production d’énergie solaire pour couvrir une large palette de besoins : électricité, eau chaude, chauffage, recharge voiture électrique, etc. . Nous avons mis au point un boîtier intelligent baptisé Yuze qui permet aux utilisateurs d’optimiser l’utilisation de leurs équipements en utilisant notamment les données de la météo.

Au fil du temps, nous étoffons notre gamme avec de nouveaux équipements comme des chauffe-eau thermodynamiques et des bornes de recharge électrique qui seront commercialisées à partir de septembre prochain. Nous allons également proposer des batteries pour stocker l’électricité.

Comment abordez-vous le marché des entreprises ?

En plein essor, il devrait représenter plus de 23 % de notre chiffre d’affaires cette année contre 15,5 % en 2023. Ce secteur est tiré par la loi relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables qui impose notamment aux entreprises d’installer des ombrières sur les parkings dont la superficie est supérieure ou égale à 1 500 m2.

Quelles sont les spécificités de ce secteur ?

Comparé au BtoC, c’est un segment plus technique, très réglementé, avec des cycles de vente plus longs que l’on équipe des entreprises privées, des collectivités ou des structures agricoles. Autant de facteurs qui peuvent peser sur la rentabilité. Ce sont des chantiers qui, compte tenu de leur ampleur, peuvent s’étaler sur plusieurs années, comme celui du centre de recherche de Sanofi à Montpellier, inauguré en février 2023, dont nous avons remporté l’appel d’offres en avril 2019. Ce parc de 3,3 hectares de panneaux photovoltaïques produit annuellement de 5 490 MWh d’électricité, soit l’équivalent de la consommation d’une ville de 4 000 habitants !

Quels sont vos besoins en matière de recrutement ?

Nous allons recruter 700 personnes d’ici fin 2024 essentiellement pour nos 9 agences sur tout le territoire, pour atteindre 1 600 salariés. Nous recherchons des profils terrain : commerciaux et techniques pour les installations mais aussi des ingénieurs d’affaires pour les entreprises.

Comment recrutez-vous ?

Nous faisons face à une forte tension. Les métiers techniques du bâtiment - installateurs, conducteurs de travaux - sont dans une situation de pénurie. Nous recrutons sur notre site et sur notre page Linkedin et utilisons les services du cabinet de recrutement AEOS pour les commerciaux. La problématique consiste ensuite à intégrer rapidement ces nouveaux salariés en les formant.

Quels sont vos projets en matière de formation ?

En 2024, nous allons consacrer 1,5 million d’euros à la formation notamment pour diffuser une culture client de l’avant-vente jusqu’au SAV. Jusqu’à présent nous sous-traitions notre formation mais nous envisageons d’internaliser certains dispositifs. Nous venons de recruter une personne dédiée à la formation au sein de notre direction RH, qui veut encore renforcer ce service. Nous allons également développer l’alternance en recrutant 40 apprenants cette année. Et nous sommes en train de construire deux formations (commerce et technique) en partenariat avec le Centre de Formation des Apprentis des métiers de l’énergie dont le contenu devrait être finalisé courant 2024.

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