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JFA embouteille les jus de pommes plébiscités par les consommateurs
Bas-Rhin # Agroalimentaire

JFA embouteille les jus de pommes plébiscités par les consommateurs

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Le transformateur de jus de fruits, l’entreprise JFA à Sarre-Union, est prestataire pour la mise en brique de jus de pommes de la « Marque du Consommateur, c’est qui le patron ». Une démarche partenariale qui rémunère les producteurs locaux au juste prix.

— Photo : Le Journal des Entreprises

L'initiative a fait parler d'elle lors de la crise du lait. Le consommateur s'engage à acheter une brique de lait à un prix qui rémunère à sa juste valeur le travail d'un producteur. Après une enquête auprès de consommateurs prêts à soutenir la filière fruits, l'opération s'est déclinée avec des jus de pommes cette fois-ci. Les jus sont fabriqués à partir de la production non écoulée des producteurs de pommes d’Alsace, de l’Ouest et du Sud-Ouest de la France et sont distribués en exclusivité chez l’enseigne Carrefour.

Embouteillage local

Pascal Schell, directeur général de JFA à Sarre Union, usine de transformation et d’embouteillage de jus de fruits du groupe LSDH, (CA 2016 : 198 M € ; 250 personnes) se souvient avoir été contacté il y a quelques mois par des producteurs alsaciens de pommes qui souhaitaient trouver un débouché à leurs fruits hors calibre non distribués. « Nous avons mis en relation les producteurs alsaciens à la recherche d’une solution pour écouler leur production avec le président du collectif Les gueules cassées ou fruits et légumes moches, Nicolas Chabanne. En parallèle, au sein de notre groupe, l’usine d’embouteillage de Varennes sur Fouzon, située dans l’Indre, avait déjà contribué à la mise en brique du lait « La Marque du consommateur C’est qui le patron ». L’initiative est née il y a quelques mois lors de la crise du lait. La Marque du consommateur a fait alors appel aux consommateurs prêts à payer un produit pour rémunérer au juste prix le producteur. Approchée par les producteurs de pommes, l’entreprise JFA a ainsi proposé une manière concrète de mettre en musique la demande des producteurs ». La Marque du consommateur a recueilli 20.000 avis de consommateurs pour élaborer le cahier des charges d’un jus de pommes dont le prix de vente rémunère au juste coût son producteur. C’est comme cela que JFA est devenu partenaire pour la mise en brique de ce jus de pommes. Sa commercialisation a débuté fin avril dans les enseignes Carrefour, distributeur exclusif dans un premier temps. Le cahier des charges a fixé le prix du litre de jus de pommes à 1,62 € .Chacun est rémunéré équitablement et le producteur perçoit pour son kilo de pommes un prix multiplié par deux voire trois.

Consommateur responsable

La saison de la collecte de pommes touchant à sa fin, les productions alsaciennes de pommes ont été complétées par des productions venant de l’Ouest et du Sud Ouest de la France. 1 à 1,2 millions de litres seront produits cette année avec les pommes de la récolte de l’année dernière et distribués exclusivement par Carrefour, en capacité d’écouler cette quantité. Si l’opération se poursuit les années suivantes, la production pourrait atteindre les 5 millions de litres et les réseaux de distribution seraient alors élargis à d’autres enseignes. JFA réalise 60 % de son activité auprès des grandes surfaces, le reste de son activité se répartit autour de clients industriels et des cafetiers, hôteliers, restaurateurs. Pour Pascal Schell, ce nouveau débouché fait partie d’une évolution pour rendre le consommateur responsable. « Nous croyons à l’innovation qui peut être autre que produit et l’intégration du consommateur dans la décision de l’élaboration du produit en est une illustration. Pour nous, lancer des nouveautés est essentiel. Nous produisons ce qui répond à la demande du client. Celui-ci veut des choses plus responsables ».

Produits équitables

« Quel que soit le volume de production que nous réaliserons avec cette marque issue des consommateurs, nous sommes contents de lancer de nouveaux produits équitables, même si le volume total ne devrait pas être énorme au regard de notre production globale annuelle » Pour des raisons de confidentialité, JFA ne souhaite cependant pas communiquer sa production annuelle globale. C’est la projection que dresse Pascal Schell au regard de la croissance des volumes globaux de JFA de l’ordre de 8 % en 2016. Celle-ci devrait même être de 10 % cette année. Une progression que Pascal Schell explique en partie par « une part du report de l’activité jus de fruit de l’usine située dans l’Indre sur l’activité de JFA. En effet, au moment du lancement de l’opération de mise en brique du lait, les protagonistes espéraient écouler 1 à 2 millions de briques de lait par an. Pourtant, aujourd’hui, après à peine six mois, ils viennent de dépasser la dix millionième. Actuellement, l’activité est ainsi davantage concentrée sur le lait que sur les jus de fruits ». Pascal Schell explique par ailleurs que si « le jus d’orange représente 45 % des volumes de jus consommés en France, le jus de pommes arrive en troisième position après le jus multifruits ». Et le fruit de nos vergers continue de grignoter des parts de marché en raison de la flambée des cours de l’orange mais aussi de la tendance à consommer et manger local. Alors, le jus de pommes des consommateurs pourrait-il finalement suivre le même succès que la brique de lait ?

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