Longtemps attendu, l’institut régional de l’innovation spatiale, Irispace, a été officiellement lancé le 23 juin à Brest. L’organisme, fondé par l’IMT Atlantique, Ifremer, l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) et l’Université de Rennes, va regrouper tous les acteurs du secteur spatial en Bretagne : entreprises, écoles, universités, institutionnels, pôles de compétitivité, etc. “L’institut regroupe une trentaine de membres dont le but est de travailler ensemble sur les nouveaux usages de l’espace. Le “new space”, l’économie du spatial ouvre de nouvelles opportunités que nous voulons saisir”, explique Christophe Lerouge, directeur de l’IMT Atlantique et président d’Irispace.
Enjeu de formation de futurs salariés
“Le secteur spatial en Bretagne représente 300 entreprises, 3 000 emplois et 300 chercheurs”, indique Olivier David, vice-président de la Région Bretagne, qui participe activement au projet. “Quand on pense au spatial en France, on pense à Paris et à l’Occitanie. Mais la Bretagne a aussi un important tissu d’acteurs du spatial”, note Jean-Marc Astorg, directeur de la stratégie du Centre national d’études spatiales (Cnes). Le centre est également l’un des partenaires de l’institut, et participe à son budget (non encore intégralement connu) à hauteur d’une enveloppe comprise entre 35 000 et 70 000 euros.
Le Cnes et la Région Bretagne vont également financer un centre spatial universitaire sur le campus brestois de l’IMT Atlantique. Doté d’équipement dédié, il permettra aux étudiants de fabriquer de petits satellites pour les lancer grâce à des partenaires industriels. Les premiers lancements sont espérés d’ici 2028. “Le new space permet à de nombreuses start-up de se créer, ces nouveaux marchés révolutionnent le domaine avec des acteurs privés. Il y a donc un enjeu de formation pour fournir de futurs employés à ces entreprises”, estime Ronan Sauleau, professeur à l’Université de Rennes.
D’autres enjeux, plus globaux, sont aussi à l’œuvre, comme celui du climat. “Depuis l’espace, nous pouvons disposer d’outils uniques pour poser un diagnostic sur l’état de la planète, faire des mesures”, insiste Tristan Montier, vice-président de la recherche et de l’innovation de l’UBO.
Maritime et télécoms
L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) a enfin un rôle important à jouer dans Irispace. “Nous avons déjà participé au lancement du satellite du Cnes Swot, en décembre 2022”, indique Aurore Davaire, directrice adjointe du centre Bretagne d’Ifremer. Swot est la première mission spatiale qui étudiera la quasi-totalité de l’eau à la surface de la Terre. Les acteurs bretons ont en effet une spécialisation forte sur les applications spatiales dans le maritime. “Nous sommes la première région européenne dans ce domaine”, rappelle Nicolas Bellec, le coordinateur d’Irispace. La forte implantation des télécoms à Lannion, Rennes et Brest est aussi une force pour la Bretagne pour travailler dans le spatial.
Recherche, formation, innovation et usages sont les quatre axes qu’Irispace développera pour accompagner un écosystème du spatial sur le territoire breton. “Dans les prochains mois, nous allons lancer notre campagne d’adhésion pour organiser notre première assemblée générale en octobre ou en novembre. Derrière, nous travaillerons via des commissions thématiques car le sujet de l’espace est vaste”, détaille Nicolas Bellec.
