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Iago Technologie : « Avec la crise du Covid-19, les dirigeants sont plus réceptifs à la transformation digitale »
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Fariborz Farhoudi fondateur et dirigeant de Iago Technologie Iago Technologie : « Avec la crise du Covid-19, les dirigeants sont plus réceptifs à la transformation digitale »

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Créé en 2018 par Fariborz Farhoudi, le cabinet de conseil Iago Technologie, basé à Péronne-en-Mélantois (Nord), accueille à son capital l'investisseur régional Autonomie et Solidarité. Une opération qui vient soutenir les ambitions de développement ce cabinet, spécialisé dans la transformation digitale et l’intelligence artificielle.

Fariborz Farhoudi, fondateur et dirigeant du cabinet de conseil Iago Technologie — Photo : Iago Technologie

Le Journal des Entreprises : Vous avez fondé en 2018 Iago Technologie, un cabinet de conseil dédié à la transformation numérique et l’intelligence artificielle. En quoi se différencie-t-il des cabinets déjà existants ?

Fariborz Farhoudi : Iago Technologie est une structure située à mi-chemin entre la start-up et le cabinet de conseil classique. Nous réalisons des prestations de conseil autour de la transformation numérique des entreprises. Notre différence est liée à notre expertise dans les domaines de la data et de l’intelligence artificielle, qui nous permettent des interventions spécifiques, au-delà du conseil « classique ». D’abord, nous collectons et cartographions les données des entreprises, pour évaluer leur exploitabilité dans le cadre d’optimisations, par exemple de la maintenance, des livraisons, etc. Si ces données sont exploitables, nous réalisons alors, pour quelques milliers d’euros, un POC (preuve de concept, NDLR).

Ensuite, nous avons développé en interne une plateforme qui recense près de 120 solutions numériques proposées par des start-up, PME ou groupes, et que nous avons éprouvées. Grâce à un moteur de recherche puissant, nous savons très vite si une de ces solutions peut répondre à une problématique rencontrée par un de nos clients. Pour alimenter cette plateforme, chaque salarié de l’entreprise réalise en moyenne une heure de veille par jour. Cette solution représente un vrai gain de temps pour nos clients. J’ai démarré Iago Technologie seul, en avril 2018, avant que mon fils ne devienne associé à son tour. L’entreprise compte désormais 5 salariés et une quinzaine de clients dans les Hauts-de-France. Nous ciblons les PME/PMI et certaines ETI, car les dirigeants de ces entreprises ne sont pas assez armés pour affronter seuls ces problématiques.

Quels sont vos projets dans le cadre de l’entrée récente à votre capital de l’investisseur Autonomie et Solidarité ?

Fariborz Farhoudi : Nous étions en contact avec Autonomie et Solidarité avant la crise sanitaire. Quinze jours après la mise en place du confinement, nous les avons recontactés avec un nouveau plan d’actions. Ils ont apprécié la démarche et sont entrés au capital de Iago, de manière minoritaire. Cela nous permet d’envisager notre développement de manière plus sereine. Nous avons construit des prévisionnels avec 50 à 100 % de croissance du chiffre d’affaires tous les ans. Notre objectif est malgré tout d’être à l’équilibre cette année, et relativement autonomes : nous n’avons pas de gros développements R & D qui nécessiteraient de lever plusieurs millions d’euros.

Nous poursuivons notre développement en région mais, si nous voulons vraiment accélérer, nous devons également être présents à Paris. Il y a là-bas un important vivier de PME/PMI qui ne sont pas adressées par les cabinets, plutôt positionnés sur les grands comptes, mais par des consultants indépendants. Il y a une place pour nous. Nous allons conquérir Paris depuis Lille, en raison de la proximité géographique, et nous recrutons actuellement un commercial pour porter ce projet. Nous cherchons également un consultant pour agrandir nos rangs.

Que pensez-vous de la maturité numérique des entreprises des Hauts-de-France ? Est-elle accélérée par la crise du Covid-19 ?

Fariborz Farhoudi : Je constate que le degré de maturité des entreprises sur l’intelligence artificielle est très faible. Malgré tout, les dirigeants sont curieux : nous avons pas mal de rendez-vous et d’échanges sur le sujet. Nous les sensibilisons par tout un travail de communication. Le terme « intelligence artificielle » est assez galvaudé. Beaucoup ne savent pas vraiment ce que c’est et se disent que ce n’est pas pour eux, alors que c’est accessible.

Il y a aussi un raccourci rapide entre le numérique et l’outil informatique, alors que ce dernier ne représente qu’un quart du sujet. 75 % de la transformation numérique se situe ailleurs, dans les RH ou le commercial par exemple : comment les métiers vont-ils évoluer dans le cadre de la digitalisation ? Comment est-ce anticipé ? Quelles missions vont disparaître ? Comment s’organiser sur les nouveaux canaux de vente ? Comment digitaliser l’équipe commerciale ? etc. C’est un sujet à 360 degrés… La crise sanitaire va peut-être accélérer les choses. Un mois et demi après le début du confinement, nous avons recommencé à démarcher les dirigeants : ils sont désormais plus réceptifs par rapport à la transformation digitale.

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