Nancy
François Werner : « À Nancy, les start-up vont avoir leur point de ralliement »
Interview Nancy # Informatique # Investissement

François Werner  vice-président du Grand Nancy François Werner : « À Nancy, les start-up vont avoir leur point de ralliement »

S'abonner

François Werner, vice-président délégué à l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation du Grand Nancy, évoque le projet de bâtiment « totem » de la French Tech, le label national attribué aux pôles métropolitains reconnus pour leur écosystème de start-up. Les 2 500 m² construits pour un investissement de 5,2 millions d’euros devraient être livrés au premier semestre 2020.

Les 2 500 m² du futur bâtiment totem de LornTech à Nancy seront construits pour un investissement de 5,2 millions d’euros HT et devraient être livrés au premier semestre 2020 — Photo : © Adim-Est - Vinci Construction

La labellisation du sillon lorrain comme métropole French Tech en juillet 2016 devait se traduire par l’aménagement de bâtiments « totem » susceptibles de répondre aux besoins des start-up à Épinal, Nancy, Metz et Thionville. Pourquoi le projet a-t-il tardé à se concrétiser à Nancy ?

François Werner : Nous avons été pris à notre propre piège. Le Grand Nancy avait la chance de disposer d’un petit bâtiment totem dans le quartier Rives de Meurthe, dans le secteur des anciens abattoirs. Mais cette surface de 550 m2 animée par l’accélérateur Le Paddock (groupe A-Venture) ne correspond pas à nos besoins en matière d’accueil et d’hébergement de start-up. Les entrepreneurs demandent à être sur le site véritable de la LornTech, la déclinaison du label national FrenchTech au niveau du sillon lorrain. Nous avons pris le temps, car nous souhaitions rester fidèles à un principe : faire confiance à l’initiative du secteur privé. Cette démarche s’inscrit à la fois dans un souci de prudence en termes de dépenses publiques et dans l’esprit de la French Tech qui évolue vers une gouvernance privée. Par ailleurs, nous avons dû gérer le départ d’un partenaire bancaire qui a choisi de faire cavalier seul. L’opération portée par la société mixte d’aménagement urbain Solorem est désormais finalisée. La Solorem, dont le Grand Nancy est actionnaire à hauteur de 30 %, a réuni le tour de table nécessaire à la concrétisation du projet. Pour porter cet investissement de 5,2 millions d’euros HT, sa filiale Solorinvest a associé la Caisse des Dépôts, la Banque Populaire de Lorraine, Alsace, Champagne et la Caisse d’Épargne.

Concrètement, à quoi ressemblera le futur bâtiment totem LornTech à Nancy ?

F.W. : Le projet dessiné par le cabinet nancéien Breda Architecte comptera 2500 m2 en R + 3. Il sera marqué par de grandes passerelles s’élançant vers la Meurthe qui fonctionneront comme des lieux d’échange et de rencontre. Le rez-de-chaussée et le premier étage seront loués par le Grand Nancy. Ces 1 100 m² seront dédiés à l’accélération de start-up, au coworking et aux entreprises engagées dans la transition numérique. Ils accueilleront le Paddock, mais nous nous réservons un espace pour de l’événementiel. Le deuxième étage et l’attique qui le surmontera seront consacrés au tertiaire conventionnel, mais dans les esprits de nos partenaires bancaires, il s’agit d’y accueillir des entreprises correspondant à l’esprit LornTech. Concrètement, les travaux pilotés par Adim-Est (Vinci Construction), sur une friche à l’arrière du siège de la Solorem, conduiront à une livraison du programme au premier semestre 2020.

Qui seront les start-up hébergées dans les locaux ?

F.W. : L’agglomération a un vrai potentiel qui ne peut actuellement être satisfait. Les start-up installées en dehors de l’écosystème LornTech ne tirent pas profit de l’accélérateur Paddock ou encore du Lorraine Fab Living Lab (Université de Lorraine). Certes, le futur bâtiment totem n’aura pas vocation à accueillir des start-up de la Deep Tech, autrement dit les jeunes pousses qui proposent des produits ou des services technologiques basés sur des innovations de rupture. Ces dernières ont davantage intérêt à rester à proximité des laboratoires qui les ont vues naître. Mais le bâtiment fonctionnera comme un point de ralliement, un espace bouillonnant à l’image du campus de Xavier Niel Station F à Paris ou encore du tiers lieu d’innovation Bliiida à Metz.

Nancy # Informatique # Investissement