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France 2030 : Emmanuel Macron veut simplifier et accélérer
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France 2030 : Emmanuel Macron veut simplifier et accélérer

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Venu à Toulouse dresser un premier bilan, deux ans après son lancement, du plan France 2030, Emmanuel Macron en a profité pour dévoiler les prochaines étapes de sa politique industrielle, que l’on peut résumer en deux mots : simplifier et accélérer.

Emmanuel Macron promet une "hyper simplification" des normes administratives — Photo : DR

Simplifier et encore accélérer. C’est en substance ce qu’il faut retenir du long discours d’Emmanuel Macron, qui s’est adressé à plusieurs centaines de dirigeants d’entreprise réunis au sein du site Airbus de Toulouse, pour dresser un premier bilan de son plan France 2030.

Lancé à l’automne 2021, ce plan doté de 54 milliards d’euros vise à rattraper le retard industriel français, en investissant dans l’innovation et la transition écologique. La moitié des 54 milliards d’euros de crédits prévus ont été engagés. Ces montants ont bénéficié à 3 200 entreprises et organismes de recherche, dont 60 % situés en régions. Les bénéficiaires sont à 46 % des TPE, PME et ETI, 27 % des entreprises publiques, des organismes de recherche et des universités et à 17 % des grandes entreprises.

Le président a longuement défendu les premiers résultats de ce plan et de sa politique industrielle et économique en général. Il a salué la création de 2 millions d’emplois salariés et de 300 usines en six ans, la baisse du taux de chômage, la capacité du pays à séduire les investisseurs étrangers, la multiplication des projets de gigafactories, le doublement attendu de la production de puces électroniques ou encore les efforts déployés en matière de transition écologique.

En Chine et aux États-Unis, "cela va plus vite"

Pour autant, "on n’est pas du tout arrivé", a-t-il affirmé. La faute à des concurrents chinois et américains aux politiques volontaristes. "Cela va plus vite ailleurs", affirme le président de la République, pour qui la France n’a d’autre choix que d’accélérer.

Pour ce faire, Emmanuel Macron garde le même cap. Les objectifs - souveraineté, plein emploi et décarbonation - demeurent inchangés. Le budget aussi. Mais les entreprises vont bénéficier de beaucoup plus de bon sens, a juré le président de la République. Après le "choc de simplification" de François Hollande en 2016, et de tant d’autres promesses d’hommes politiques avant lui, le chef de l’État promet une "hyper simplification" des normes administratives.

"Aujourd’hui, on a créé des procédures d’exception pour simplifier, là où il faut faire le contraire : la justification doit être du côté de l’administration"

"On doit produire beaucoup plus vite parce que c’est la clé pour réduire les coûts. Le pire coût, c’est le coût caché, c’est celui de la lenteur. Si c’est deux fois plus long chez nous qu’en Asie ou aux États-Unis, c’est terrible, parce que c’est du coût que nous créons nous-mêmes", a indiqué le président de la République.

Sur ce point, le bilan d’Emmanuel Macron est loin d’être des plus positifs. Certes, certaines lois comme Pacte ou Industrie verte proposent des améliorations aux entreprises. Mais l’accumulation des normes reste pointée du doigt par les syndicats patronaux, à l’instar du Meti, l’association qui défend les intérêts des entreprises de taille intermédiaire, qui estime que les contraintes administratives coûtent 28 milliards d’euros chaque année aux ETI.

"On doit aller encore plus vite et plus fort", fixe Emmanuel Macron. Bruno Le Maire a récemment lancé une consultation auprès des chefs d’entreprise pour récolter leurs propositions. Le ministre de l’Économie "proposera dès le début de l’année prochaine une série de dispositions très concrètes pour encore simplifier, accélérer nos procédures dans tous les domaines, accompagner beaucoup plus les entrepreneurs, écraser l’accumulation des procédures, simplifier et aller au bout de ce qu’on a commencé à faire mais qui est insuffisant", juge le chef de l’État.

Pour cela, Emmanuel Macron propose un changement de paradigme : "Aujourd’hui, on a créé des procédures d’exception pour simplifier, là où il faut faire le contraire : la justification doit être du côté de l’administration".

Innovations de rupture

Pour permettre aux entreprises d’accélérer, le chef de l’État s’engage aussi à proposer des coûts énergétiques "stables" et "parmi les plus compétitifs d’Europe". Cela passera par le développement des énergies renouvelables, des projets de rénovation et de création de nouveaux réacteurs nucléaires et la finalisation d’une stratégie française et européenne à la rentrée.

Emmanuel Macron compte aussi sur les innovations de rupture pour que la France "soit dans la bataille". Le chef de l’État a pour cela défini un certain nombre de secteurs clés. Dans l’énergie, c’est le cas des moyens de stockage et de la fusion nucléaire. Parmi les autres secteurs stratégiques figurent la décarbonation de l’industrie, la capture du CO2 ou encore l’hydrogène, notamment "blanc", c’est-à-dire naturellement présent dans le sol. L’IA, la santé, la mobilité, les ressources minérales et naturelles, le spatial constituent d’autres priorités encore, que le plan France 2030 continuera à soutenir pendant encore trois ans.

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