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FoodPilot lève 4,5 millions d’euros pour accélérer la transition durable des agro-industries
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FoodPilot lève 4,5 millions d’euros pour accélérer la transition durable des agro-industries

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La start-up montpelliéraine FoodPilot, qui développe un outil mesurant et gérant la transition durable des entreprises agroalimentaires, lève 4,5 millions d’euros. Ces fonds vont aider la greentech à se structurer pour monter en puissance, notamment à l’international.

Les cofondateurs de FoodPilot : Thierry Laval, Virginie Becquart, Didier Livio et Frédéric Volle — Photo : Marie Etchegoyen/CAPA Pictures

Quelques mois après son déménagement à Montpellier, la start-up FoodPilot (15 salariés, 400 000 € de CA) accélère sa stratégie de croissance en levant 4,5 millions d’euros, dont 3 millions en augmentation de capital avec le fonds Irdi et la BRED et 500 000 euros de crédits versés par la Caisse d’Épargne Sud. S’y ajoute un million de plus qui sera injecté en capital d’ici l’été. Ce financement l’aidera, d’une part, à poursuivre le développement de sa plateforme qui collecte et mesure l’ensemble des données réelles des entreprises et filières de l’agroalimentaire.

Une approche extensive de la transition

Cette solution permet de piloter l’empreinte environnementale de toute la chaîne de production, de simuler la performance des produits dans tous les référentiels disponibles (RSE, social, gouvernance économique, etc.) et de déterminer des trajectoires de progrès. "Nous sommes la seule plateforme tout-en-un du marché, pouvant mesurer tous les impacts durables sur la chaîne de valeur, depuis la parcelle jusqu’à la destruction de l’emballage. Nous travaillons sur des données réelles et vérifiées par des organismes comme Veritas. Là où des solutions concurrentes se contentent d’envoyer des questionnaires ou de modéliser l’impact d’un produit, nous faisons de la spécification, en descendant dans le détail des pratiques mises en œuvre par l’entreprise", assure Didier Livio, président et cofondateur de FoodPilot.

D’autre part, FoodPilot prévoit de porter ses effectifs de 15 à 25 salariés dans les 3 mois, puis à 50 salariés d’ici 3 ans, grâce à cette levée de fonds. Ce plan de recrutement alimentera les sites d’implantation de la greentech : à Dijon, où elle est née en 2022 et a mis en place une déclinaison de son outil (sous la marque "WinePilot") au service de la filière des vins et spiritueux en Bourgogne ; à Montpellier, où elle a transféré son siège social (logé au Village by CA) et gère son développement ; et à Paris, où elle a positionné ses équipes commerciales. Après avoir bouclé un premier exercice à 400 000 euros, FoodPilot affiche déjà un million d’euros de carnet de commandes qu’elle va délivrer dès le début d’année 2024, avec une projection globale à 2 millions d’euros cette année. Son chiffre d’affaires prévisionnel se situe entre 6 et 8 millions d’euros dans les 3 ans.

Des moteurs de croissance

En moins de deux ans, la start-up n’a pas perdu de temps : elle a convaincu plus d’une trentaine d’acteurs de l’agroalimentaire, tels que Lustucru Frais, Nutrition et Santé, Pink Lady, Groupe Aoste, etc. D’autre part, des pilotes ont été réalisés au sein des groupes InVivo, McDonald’s et Agromousquetaires. FoodPilot va désormais intensifier son rayonnement à l’export, en collaborant notamment avec Business France. "Notre souhait initial était de gérer la croissance depuis le marché français, mais il s’avère que nous construisons directement avec les clients des stratégies de niveau international : le contrat avec Pink Lady porte sur trois pays, celui avec Eurial sur l’Italie et nous collaborons aussi à un nouvel affichage environnemental dans sept pays", cite Didier Livio. Ce dernier annonce par ailleurs des déploiements plus ciblés en Espagne, Italie, Allemagne et Benelux dès 2025.

Le contexte réglementaire est le deuxième moteur qui porte la croissance de la greentech. Entrée en vigueur en fin d’année 2023, la nouvelle directive européenne CSRD durcit les pratiques de reporting extra-financier s’imposant aux entreprises non cotées. FoodPilot y voit un cadre idéal pour déployer son outil. "La CSRD va renforcer le devoir de vigilance des entreprises, qui seront désormais responsables de leurs pratiques, et ce jusqu’au dernier de leurs fournisseurs. Elles devront s’équiper de façon à piloter l’ensemble de leur supply chain", souligne Didier Livio, qui évalue de ce potentiel de marché à 50 000 entreprises européennes en 2026.

Montpellier # Agroalimentaire # Levée de fonds # Start-up # RSE