Gelec Energy fait partie de ces rares entreprises à tirer profit de la crise énergétique. La PME costarmoricaine de 27 salariés spécialisée dans les groupes électrogènes avait déjà connu une croissance exponentielle en 2022 avec la flambée des prix de l’énergie et les risques de pénurie énergétique. Concevant, paramétrant, distribuant, installant et assurant la maintenance de groupes électrogènes fabriqués selon son cahier des charges en Chine, Gelec Energy avait fait face à l’explosion de ses ventes.
Alors que le chiffre d’affaires de la PME était inférieur à 8 millions d’euros en 2020, 12 millions d’euros de commandes ont été enregistrés en 2022, exercice clos à 10 millions d’euros. Et la demande a continué de se maintenir à un haut niveau depuis.
"Le bouche à oreille a fonctionné, notamment dans le milieu agricole", se souvient Éric Lemoine. Ce secteur représente 40 % du chiffre d’affaires de la PME, devant les établissements de santé et Ehpad, et les datacenters.
Des groupes en Ukraine
"Nous avons également bénéficié d’un relais de croissance inattendu avec la guerre en Ukraine", confie le dirigeant. L’entreprise s’est vue confier des commandes par le ministère des Affaires Étrangères et par des organisations françaises humanitaires, pour équiper des établissements de santé ainsi que des camps de réfugiés.
Ce marché nouveau pèse 10 % du chiffre d’affaires. Enfin, la tempête Ciaran de novembre a provoqué un important pic de la demande. "Une vingtaine d’agriculteurs en situation dramatique, qui risquaient de perdre leur cheptel, nous ont commandé des groupes en urgence", raconte Éric Lemoine. "Cet événement a fait sauter le pas à certains, comme des grandes surfaces, qui s’équipent en prévision de la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes."
"Nous avons pu répondre à toutes ces demandes grâce à notre gamme très étendue et surtout grâce à notre stock, qui ne descend jamais en dessous de 400 groupes", souligne le directeur de la filiale du groupe marseillais 2AST.
Nouveaux moteurs plus écologiques
Avec cette croissance renouvelée, Gelec Energy était devenu à l’étroit dans les locaux de 2 500 m² loués à Plérin et dans ceux de 1 500 m² d'Yffiniac (qu’elle vient de quitter). "Nous avons eu l’opportunité d’acquérir un bâtiment de 3 500 m², toujours à Plérin", explique le dirigeant. Cet achat permettra de mieux stocker, la présence d’un pont roulant permettant d’optimiser l’espace entre les modèles. L’entrée dans les lieux est prévue en janvier, une fois les travaux d’aménagement achevés.
Cette nouvelle organisation permettra notamment d’accueillir les futurs modèles développés par l’entreprise, plus respectueux de l’environnement. "Nos nouveaux moteurs stage V ont des rejets de la même qualité que ceux d’une voiture, ils constituent un potentiel de croissance important", reprend Éric Lemoine. La PME teste également des groupes alimentés par de l’huile de pyrolyse et par un biocarburant, le HVO100. Un travail sur l’hydrogène est également mené. "Nous sommes les seuls à conserver la garantie constructeur du moteur avec ces carburants." Pour ces évolutions, deux ingénieurs supplémentaires ont été recrutés en 2023.
