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Face à la crise, Les Établissements Pariche se diversifient
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Face à la crise, Les Établissements Pariche se diversifient

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Touchés par la crise sanitaire, Les Établissements Pariche, basés à Bouillancourt-en-Séry (Somme) ont perdu 30 % de leur chiffre d’affaires. En novembre, l’entreprise spécialisée dans le parachèvement des flacons de parfum a bénéficié du plan de relance du gouvernement. En attendant une reprise dans le secteur du luxe, la PME joue la carte de la diversification.

— Photo : Lise Verbeke - Le JDE

« Nous avons monté le dossier en 48 heures, avec l’aide de Bpifrance. Quand nous avons appris que nous étions lauréats, ça a été un soulagement ! », lance Bruno Douville, le dirigeant des Établissements Pariche. Cette PME de 110 salariés, installée dans la vallée de la Bresle (Somme), intervient dans le laquage et le dépolissage des flacons de parfum, pour des clients du luxe comme Chanel ou Guerlain. L’entreprise a obtenu une enveloppe de 520 000 euros, dans le cadre du plan de relance engagé par le gouvernement.

Un investissement machine

Cette subvention va lui permettre de financer en grande partie l’achat d’une nouvelle station de traitement des effluents, à hauteur de 650 000 euros. Un évapoconcentrateur pour remplacer l’ancienne station qui date d’il y a 20 ans, retraitant les eaux utilisées pour le dépolissage des flacons de parfums. « Nous envisagions cet investissement depuis deux ans, mais sans cette subvention, cela aurait été impossible. À cause de la crise sanitaire, notre chiffre d’affaires est passé de 13 millions d’euros en 2019, à 9,2 millions d’euros en 2020 », souligne le dirigeant.

Cet investissement s’inscrit dans la démarche RSE de la PME, l’un des critères d’attribution des aides du plan de relance. L’évapoconcentrateur va diminuer de 70 % ses consommations énergétiques. « Avec la nouvelle machine, on va aussi concentrer deux fois plus, donc également limiter le nombre d’allers-retours en camion pour le recyclage ». Après une phase de tests en novembre, la machine arrivera en avril à Bouillancourt-en-Séry (Somme) et sera opérationnelle en juin.

Une diversification en cours

L’économie réalisée permettra notamment à la PME de baisser ses prix, et de « récupérer des parts de marché à des concurrents qui ont des coûts de production plus faibles comme en Pologne », ajoute l’entrepreneur. Ses clients étant principalement des parfumeurs, l’entreprise a subi de plein fouet la crise sanitaire, « 25 % de nos ventes sont basées sur le marché du duty-free dans les aéroports. Cela reprend tout doucement, mais les parfumeurs restent très frileux, l’industrie du luxe ne va pas bien », regrette Bruno Douville. Là où il avait 6 mois de visibilité l’année dernière, les carnets de commandes peinent aujourd’hui à se remplir, « avec des productions de 20 000 pièces par-ci par-là, au lieu de 200 000 par clients auparavant », constate-t-il.

Le dirigeant table sur un rétablissement du marché, mais « pas avant deux ou trois ans », et mise donc sur la diversification. Notamment le laquage des pièces en plastique, « nous sommes en discussion pour un gros contrat avec une entreprise du Jura, qui représenterait 20 % de notre capacité industrielle ». Mais aussi la gobeleterie, « avec les verres Duralex, pour qui nous avons déjà travaillé », et des projets dans la bouteillerie. « Mais beaucoup d’entreprises vont mal ou tournent au ralenti, et nous sommes dans une démarche industrielle qui prend du temps, avec les homologations etc., il va falloir être patient », conclut le dirigeant.

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