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Entreprises familiales : l’enjeu des nouvelles générations
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Entreprises familiales : l’enjeu des nouvelles générations

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Bpifrance Le Lab publie une étude sur la transmission des entreprises familiales qui contribue à rajeunir et féminiser le métier de dirigeant. Mais la banque publique met en garde contre une préparation insuffisante du projet qui peut nuire à sa réussite.

Audrey, Émilie et Jean-François Roullier ont succédé à leur père Jean-Yves à la tête de l’entreprise de négoce alimentaire Sepal en janvier 2022 — Photo : Rémi Hagel

Les faits sont têtus : "En France, un dirigeant d’entreprise sur 10 a plus de 65 ans et un quart d’entre eux n’a pas préparé leur succession", affirme Renaud Dutreil, ancien ministre, éponyme du pacte favorisant la transmission des entreprises familiales aujourd’hui devenu banquier dans le groupe Mirabaud. Une réalité inquiétante rappelée lors de la présentation ce mercredi 20 septembre de la dernière étude réalisée par Bpifrance Le Lab, le laboratoire d’idées de la banque publique, en partenariat avec le Family business network (FBN) et le fonds de dotation Transmission Lab. Le sujet : les entreprises familiales à l’épreuve des générations, une photographie de ces PME et ETI réalisée à partir d’une enquête en ligne menée auprès de 2 233 dirigeants d’entreprises familiales et non familiales et complétées par des entretiens.

Deux dirigeants sur trois veulent transmettre à un membre de la famille

Premier constat : si 65 % des dirigeants de PME et ETI familiales souhaitent bien transmettre leur entreprise à un membre de leur famille, 36 % des plus de 70 ans et 47 % des 60-69 ans n’ont toujours pas formalisé de plan de cession ou de succession. Or la transmission des entreprises familiales est plus que jamais un enjeu économique majeur qui suppose d’être préparée très en amont. "À partir de l’âge de 50 ans du dirigeant et surtout pas à l’heure de la cessation d’activité", confirme Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance. Les entreprises familiales, sans doute plus que les autres attachées à leur territoire et à la pérennité de leur activité, constituent en effet un rouage essentiel de notre économie, car elles sont créatrices d’emplois durables, résilientes en période de crise, engagées dans une vision stratégique de long terme et attachées à leur identité, affirme Bpifrance.

Instaurer une gouvernance familiale

La transmission de ces entreprises révèle en outre le rôle important qu’elles jouent pour le rajeunissement et la féminisation du métier de chef d’entreprise. Les entreprises transmises dans un cadre familial comptent 10 % de dirigeants de moins de 40 ans (contre 5 % dans les entreprises non familiales) et 14 % de dirigeantes (contre 8 % dans les entreprises non familiales). "De plus en plus d’entreprises familiales sont également transmises aux salariés, note Nicolas Dufourcq, ce qui suppose un accompagnement renforcé avec une bonne préparation et une formation des repreneurs".

L‘étude met par ailleurs en évidence le rôle joué par la gouvernance familiale instaurée en amont dans le succès des opérations de transmission. Une gouvernance malheureusement là aussi encore peu présente - 76 % des PME-ETI familiales n’ont ni conseil de famille, ni charte familiale - qui permet pourtant "de préserver une dynamique entrepreneuriale et d’aligner les intérêts entre membres de la famille", souligne Bpifrance.

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