Quel bilan vous apprêtez-vous à faire pour 2022 ?
Nous sommes impatients d’entrer sur cette fin d’année car notre carnet de commandes est plein et nous réalisons la moitié de notre chiffre d’affaires sur cette période. L’année a cependant été compliquée avec les hausses de prix des matières premières et de l’énergie. De plus, nous avons dû faire face soudainement à la fermeture de notre fabricant de papier, et notre fournisseur de feuille d’aluminium protégeant nos tablettes de chocolat est tombé en rupture. L’an dernier, nous avons travaillé 10 tonnes de fèves de cacao. Nous dépassons ce tonnage en 2022 et afficherons une croissance. Mais nous savons que pour être solides sur la durée, il nous faut développer davantage les ventes directes, sans intermédiaire.
Quels sont vos canaux de distribution pour vos produits chocolatés ?
Nous sommes présents chez 200 partenaires en épiceries fines, partout en France, et un peu à l’étranger (Europe et dans quelques boutiques situées au Canada, États-Unis, Suisse, Royaume-Uni). Nous souhaitons continuer d’alimenter ces points de vente où notre chocolat est bien référencé et reconnu, grâce notamment au concours Épicure d’Or que nous avons gagné trois années de suite. Mais nous cherchons désormais à varier les modes de distribution, à augmenter la vente directe par Internet et à mettre l’accent sur notre boutique ici à côté de Lille, près de notre espace de fabrication.
Encuentro se revendique comme une entreprise engagée, sur quels aspects l’entreprise est-elle engagée ?
La fabrication de notre chocolat se fait de la manière la plus raisonnée et responsable possible. Nous cherchons à minimiser notre consommation en eau et en électricité et on tend vers le zéro déchet. Nous avons fait des choix engagés dès la création de notre entreprise il y a cinq ans, notamment dans la façon de sélectionner notre matière première. Dans notre recrutement aussi, nous sommes animés par des valeurs de respect de la diversité, l’accessibilité et de la parité. Certains de nos collaborateurs, par exemple, travaillent au sein d’un Esat (Établissement et service d’aide par le travail). Ces engagements ont permis à l’entreprise d’être repérée il y a deux ans par le fonds PhiNOE soutenant des structures soucieuses de leur impact sociétal et social et ayant déjà au moins deux années de fonctionnement et un chiffre d’affaires. Cet accompagnement nous a permis de financer le poste de commercial dont nous avions besoin. Nous avons aussi obtenu un prêt à taux zéro.
Quels sont vos projets de développement ?
Nous nous définissons comme des artisans industriels car, à la base, nous avons une âme d’artisans et souhaitons la conserver, même si nous grandissons. Le chocolat est une matière vivante et la travailler nécessite du temps. Nos fournisseurs de machines nous proposent régulièrement de plus gros gabarits pour augmenter encore nos productions. Mais nous savons que la qualité de chocolat que nous désirons préserver est difficile à maintenir lors de la fabrication en gros volumes. Notre choix ira donc sur un achat de plusieurs machines de petits gabarits plutôt que d’augmenter leur taille. Et donc le développement en effectif pour gérer ces équipements prendra aussi du temps.
