En forte croissance, Inariz investit dans une deuxième usine
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En forte croissance, Inariz investit dans une deuxième usine

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Inariz a commencé l’aménagement de l’usine bretillienne qu’elle a racheté fin 2023. Cette nouvelle unité de production est nécessaire pour satisfaire la forte croissance de la PME costarmoricaine, qui produit des sachets micro-ondables de riz et de plats cuisinés. Revendiquant la première place mondiale en grande distribution, l’entreprise réalise 85 % de ses ventes à l’export.

Lionel Thiéfaine est depuis cinq ans le DG d’Inariz, qui possède une unité de production de 6 000 m² à Lamballe-Armor — Photo : Matthieu Leman

Inariz (34 M€ de CA en 2023, 110 salariés ETP), qui fabrique des sachets micro-ondables de riz et de plats cuisinés, a racheté en septembre 2023 l’ancienne usine Fleury-Michon, à Plélan-le-Grand (Ille-et-Vilaine). Une acquisition facilitée par les rapports entre les deux protagonistes. "Avec Fleury-Michon, nous partageons les mêmes valeurs. Il y avait d’autres candidats au rachat mais ça a bien matché entre nous", raconte Lionel Thiéfaine, directeur général d’Inariz. "Nous avons choisi cette usine en raison de sa proximité avec notre premier site - elle est à 50 minutes d’ici - où nous conserverons nos services support, de sa proximité avec les grands axes de communication et du bassin d’emploi qui y est moins tendu qu’ici."

Depuis janvier, la PME basée à Lamballe-Armor (Côtes-d’Armor), emménage dans ce bâtiment de 8 000 m² une nouvelle unité de production. "Nous dupliquons entièrement ce que nous faisons ici à Lamballe." La mise en service de l’unité est prévue en octobre 2024. "Nous produisons actuellement 80 millions de sachets ou UVC (Unités de vente consommateur). Avec cette nouvelle usine, nous pourrons aller jusqu’à une centaine de millions de sachets avec les bâtiments actuels. Nous possédons une réserve foncière qui pourrait nous permettre de tripler notre production actuelle", reprend le dirigeant.

Montée en gamme

Le projet, qui aura nécessité un investissement total de 20 millions d’euros, devrait permettre à la PME de "couvrir les besoins pour quelques années", comme l’indique encore Lionel Thiéfaine. Quelques années seulement car la croissance d’Inariz est fulgurante. En 2019, l’entreprise costarmoricaine réalisait un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros pour 60 salariés. En 2022, il était de 25,3 millions d’euros, pour atteindre 34 millions d’euros en 2023. Même si une partie de cette hausse est due à l’augmentation du prix de ses produits, le directeur général insiste : "nous avons répercuté l’inflation très variablement en fonction des références pour récupérer notre niveau de marge."

Au-delà de cet aspect conjoncturel, Inariz a surfé sur les habitudes de consommer à domicile prises lors de la crise sanitaire. L’entreprise a diversifié sa gamme en lançant ses premiers sachets de plats cuisinés en 2020. Ils représentent désormais entre 15 et 20 % des volumes. "Ils font partie de notre développement et de notre montée en gamme. Le but est de faire gagner de la valeur ajoutée à nos clients pour en récupérer une partie. Et la barrière à la concurrence est plus élevée", analyse Lionel Thiéfaine. "Mais nous devons également rester compétitifs sur notre cœur de gamme, le sachet de riz."

80 millions de sachets micro-ondables de riz et de plats cuisinés sortent chaque année de l'usine costarmoricaine d'Inariz — Photo : Inariz

100 nouvelles références en 2023

Suivant la même stratégie de diversification, les quatre salariés dédiés à la R & D proposent chaque année des innovations aux clients d’Inariz. "En 2023, nous avons sorti une centaine de références supplémentaires. Mais certaines ne fonctionnenent pas, d’autres ne durent pas dans le temps." La PME aux 500 références actives développe notamment une gamme de produits par région du monde. Au menu, des recettes italiennes, asiatiques, exotiques, américaines…

L’entreprise profite également du développement des Marques de distributeurs, pour les principales enseignes de GMS françaises et étrangères, qui représentent 80 % de son activité. "Nous sommes numéro 1 dans notre catégorie sur la grande distribution dans le monde", reprend Lionel Thiéfaine. Inariz bénéficie aussi de la forte croissance des ventes de ses produits, dont la date de consommation est de 18 mois, en Allemagne, en Angleterre, en Irlande et aux États-Unis, où la progression de la demande est supérieure à celle de la France.

La PME costarmoricaine réalise en conséquence et historiquement une grande partie (85 % aujourd’hui) de son chiffre d’affaires à l’export, dans 18 pays. "Nous servons le monde entier", reprend le dirigeant. "Les rapports avec les GMS à l’export sont souvent plus simples qu’en France. Ce sont des relations à plus long terme."

Une usine qui ne s’arrête jamais

Inariz revendique la première place européenne en volume de son segment. "Et nous allons encore creuser l’écart avec l’ouverture de notre

deuxième usine", se félicite Lionel Thiéfaine, qui vise une production cumulée de 180 millions de sachets en 2030. Pour y arriver, outre l’achat du site de Plélan-le-Petit, Inariz n’a cessé d’investir sur son site de Lamballe-Armor. Elle y a construit une plateforme logistique de 1 200 m² en 2021, avec des panneaux photovoltaïques sur le toit, pour un investissement de 2 millions d’euros. Et à l’été 2023, 4 millions d’euros ont été utilisés pour le réaménagement et une plus grande automatisation de la production, augmentant sa capacité de 30 %.

"Nous avons beaucoup de robots afin d’optimiser les cadences et les coûts", souligne le directeur, dont l’usine de 6 000 m² tourne 7 jours sur 7 et 24 h sur 24. "Les machines font le travail et permettent de limiter la manutention manuelle. Nous utilisons le cerveau des gens plutôt que leur bras." Autre action en matière de RSE, les sachets recyclables. "Nous proposons à nos clients ces sachets, qui sont un peu plus chers, précise encore Lionel Thiéfaine. Les filières de recyclage des plastiques souples existent en Allemagne et en Irlande, par exemple, mais pas en France. C’est un exemple où l’industrie est prête avant les filières de recyclage."

La PME, qui est la filiale du groupe marseillais Marbour, présent dans l’alimentaire et les services à l’environnement, travaille également à la réduction de son empreinte carbone et au recyclage en interne de l’énergie et de l’eau qu’elle utilise dans son process de fabrication.

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