Drôme
Dracula : "Nous pouvons faire de la France un pays industriel"
Interview Drôme # Industrie # Innovation

Brice Cruchon dirigeant de Dracula "Nous pouvons faire de la France un pays industriel"

La start-up drômoise Dracula, qui conçoit et produit des modules photovoltaïques destinés à alimenter les objets connectés, a levé plus de 9 millions depuis sa création en 2015, dont 5 millions pour lancer son industrialisation. Brice Cruchon, dirigeant et fondateur, lance la construction de son usine à Valence pour accélérer le process.

L’équipe de Dracula compte 30 salariés, et devrait grossir de 15 personnes supplémentaires cette année, afin d’accélérer la phase d’industrialisation de l’entreprise — Photo : Marie-Amélie Mine

Comme beaucoup de start-up industrielles, vous avez connu une phase de R & D relativement longue, de 8 ans, avant de présenter un premier démonstrateur. Avez-vous rencontré des difficultés pour trouver des capitaux "patients" pendant cette période ?

Le financement d’une deep tech comme la nôtre n’est pas toujours simple, car nous n’avons pas beaucoup de chiffre d’affaires les premières années. Nous avons contourné ce problème puisque nous avons développé dès le début une activité de services autour du photovoltaïque pour commencer à générer du chiffre d’affaires et financer notre R & D. Cette activité nous a permis aussi de mesurer notre attraction sur le marché et ainsi de mieux nous positionner. Nous avons aussi rapidement obtenu un prêt participatif d’amorçage de la part de Bpifrance.

Où en êtes-vous de votre processus d’industrialisation ?

Nous disposons d’une ligne pilote où il y a encore énormément d’interventions manuelles mais nous ne pouvons pas encore produire à l’échelle industrielle. La construction de notre future usine, dans laquelle nous avons prévu d’automatiser au maximum les étapes de la production devrait être opérationnelle au dernier trimestre de cette année.

Vous avez choisi de construire votre usine à Valence (Drôme), là où était déjà situé votre siège social. Est-ce un choix stratégique de votre part ?

Nous disposons d’un énorme savoir-faire autour de la formulation de nos encres que nous avons souhaité garder secret et qui nous a notamment poussés à produire en France. Valence dispose aussi de tout un écosystème autour de l’impression numérique et constituait donc un bon terreau pour nous implanter. Par ailleurs, je suis persuadé que nous pouvons faire de la France un pays industriel. Le pays possède une recherche brillante et les dispositifs mis en place par l’État vont dans le bon sens, pour favoriser la réindustrialisation de la France autour de thématiques telles que la souveraineté énergétique, l’environnement, pour un monde plus respectueux de la terre.

Avez-vous été confrontés à des difficultés lors de votre phase d’industrialisation, et notamment des problèmes de foncier disponible ou de délais administratifs ?

Il est vrai qu’il n’y avait pas beaucoup de foncier disponible mais nous avons été très bien accompagnés par l’agglomération de Valence, qui nous a aidés dans les démarches et dans la recherche d’un site pour la construction de notre usine.

Vous êtes actuellement 30 salariés et projetez d’embaucher 15 recrues cette année. Comment se passent les recrutements ?

Le recrutement n’est pas le sujet le plus simple et les embauches constituent un point clef de notre développement. Nous sommes d’ailleurs en train de travailler sur une formation pour les opérateurs afin de les initier à notre process. Nous cherchons notamment des techniciens mais sommes en concurrence avec de grands groupes grenoblois qui recrutent le même type de profils et proposent des salaires plus élevés.

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