« Deux nouveaux fonds dédiés à l'amorçage et au développement des start-up »
Interview # Finance # Innovation

Corinne d’Agrain présidente d'Irdi Soridec Gestion « Deux nouveaux fonds dédiés à l'amorçage et au développement des start-up »

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Issue de la fusion entre l’Irdi (ex Midi-Pyrénées et Aquitaine) et Soridec (ex Languedoc-Roussillon) en 2015, la société de gestion Irdi Soridec Gestion gère des fonds d’investissement dédiés aux entreprises du grand Sud-Ouest. De l’amorçage à la transmission, toutes les étapes de développement et tous les secteurs d’activité sont visés. Deux nouveaux fonds d’investissement seront lancés cette année.

— Photo : Rémi Benoit

Le Journal des Entreprises : Irdi Soridec Gestion passe d’un encours sous gestion de 200 à 300 millions d’euros. Quels sont vos projets ?

Corinne d’Agrain : Nous démarrons l’année avec des moyens bien plus importants, ce qui va nous donner une plus grande visibilité avec un terrain d’actions plus large. Les Régions et Métropoles de notre territoire ont émis le souhait de s’impliquer dans le financement de l’innovation dont le capital-risque appliqué majoritairement au digital, mais aussi le capital amorçage pour les filières technologiques émergentes. Nous avons la particularité d’associer les partenaires publics (Bpifrance ainsi que le FNA ou Fonds national d’Amorçage géré par Bpifrance dans le cadre du Programme d’Investissement d’Avenir, intervention européenne via le FEI, Régions et Métropoles), les banques (Caisse d’Epargne Midi Pyrénées et Languedoc-Roussillon, Banque Populaire Occitane et du Sud, BNP, CIC Sud-Ouest) et des industriels comme EDF et le groupe coopératif agricole InVivo qui fait sa première entrée chez nous. C’est une grande chance de réunir tout un écosystème local.

Pouvez-vous présenter les deux nouveaux fonds d’investissement lancés cette année ?

C.d.A. : Irdinov 2 prend la suite du fonds Irdinov 1 qui a été clôturé en décembre dernier. D’un montant global de 30,5 millions d'euros (premier closing qui pourrait monter à 35-40 millions d'euros), ce fonds d’amorçage soutiendra particulièrement les Deep Tech : technologies dures, valorisation de la recherche dans les domaines de la photonique (optique laser), des biotechs, des matériaux, de l’électronique de puissance, des agrotechs, de la transition énergétique... Après l’amorçage, (la période la plus risquée pour l’investisseur), nous avons levé un fonds dédié au capital-risque appelé Aelis Innovation de 35,5 millions d'euros (qui pourrait monter à 40 millions d'euros), celui-ci va financer le développement des jeunes entreprises innovantes. Les outils digitaux, l’intelligence artificielle, l’industrie 4.0, la e-santé, la silver économie, la sécurité informatique font partie des domaines visés par ce fonds. A ces deux fonds s’ajoutent nos fonds en cours, axés sur la croissance, le développement et la transmission.

Vous annoncez 80 à 100 millions d’euros injectés dans l’innovation sur les cinq années à venir. Comment allez-vous travailler ?

C.d.A. : Dernièrement nous avons recruté deux directeurs qui rejoignent notre équipe d’une vingtaine de collaborateurs. Nous avons aussi ouvert un bureau à Bordeaux. Nous ne nous limitons pas à des secteurs d’activité en particulier. Nous ciblons les projets favorisant le développement de nos grandes filières économiques et industrielles régionales et l’emploi local. Nos partenaires et nos experts représentent l’ensemble de l’écosystème régional et c’est notre force. Nous voulons éviter le saupoudrage et donner de la verticalité à nos actions. S’il fallait mettre deux domaines en avant dans l’innovation outre le digital, je dirais qu’il y a une vraie prise de conscience dans les sciences du vivant et la transition écologique et environnementale.

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