Désinfection de l'air : le Covid-19 ouvre de nouveaux marchés aux entreprises d'Auvergne Rhône-Alpes
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Désinfection de l'air : le Covid-19 ouvre de nouveaux marchés aux entreprises d'Auvergne Rhône-Alpes

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Pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, plusieurs entreprises d'Auvergne Rhône-Alpes comme Dietal, Alphatech ou Fotia DMT ont développé des solutions de désinfection de l'air. Avec le lancement de ces appareils, ces sociétés se développent sur de nouveaux marchés, leur ouvrant la voie à une activité pérenne, hors période de Covid.

— Photo : DR

Elles ont a priori peu en commun. Dietal, installé à Saint-Georges-de-Mons dans le Puy-de-Dôme (CA 2019 : 32 M€ / près de 400 salariés), fabrique des luminaires d’intérieur. Alphatech (CA 2019 : 1,4 M€ / 7 salariés), à Montluel dans l'Ain, s’est spécialisé dans le traitement de surface et d’air dans l’agroalimentaire. Quant à Fotia DMT (CA 2020 : 1,1 M€ / 10 salariés), basé à Rochetoirin en Isère, il produit du matériel de lavage et de séchage pour équipements de protection individuelle (EPI).

Doubler les volumes

Pourtant, leur constat est le même. Grâce aux solutions de désinfection de l’air qu’elles ont mis au point lors du premier confinement, leur activité ne faiblit pas. Mieux, elle se développe sur de nouveaux marchés. Le producteur de luminaires Dietal vient ainsi de lancer deux lignes de production de LED-UVC. Des lampes hybrides, diffusant des rayonnements germicides, virucides et bactéricides. « Nous disposions déjà de la technologie, indique Marie Chapalain, directrice du développement international. Un brevet sur un produit de désinfection pour dentistes et opticiens avait été déposé il y a plusieurs années. »

Le produit n’avait à l’époque pas rencontré de succès. Deux mois après le lancement de la commercialisation, l’entreprise prévoit déjà de doubler les volumes. « Les marchés qui s’ouvrent seront pérennes. Les entreprises ont compris qu’elles n’étaient pas armées pour lutter contre les virus. La désinfection de l’air va entrer dans leurs habitudes », anticipe Marie Chapalain.

Des investissements pour répondre à la nouvelle demande

Même sont de cloche chez Alphatech, qui s’attaque à de nouveaux secteurs depuis le printemps avec ses machines mobiles de désinfection à l’ozone. « Jusqu’à présent, 90 % de notre activité se concentrait sur le secteur agroalimentaire et 10 % dans le tertiaire, indique Yann Chevelu, directeur commercial de l’entreprise. Désormais, la demande s’est inversée. » La société vient notamment de signer des contrats avec les groupes spécialisés dans la propreté GSF et Onet. Et se développe également dans l’hôtellerie, les salons de coiffure… Des secteurs dans lesquels ces solutions étaient jusqu’alors peu connues. Pour faire face à cette demande, la société a investi 450 000 euros dans de nouveaux locaux pour passer d’une à trois lignes de production.

Chez Fotia DMT, l’agrandissement était déjà dans les tuyaux mais il a été accéléré pour répondre à la demande. « Lors du premier confinement, notre activité était à l’arrêt. Nous avons cherché participer à l’effort national », raconte le PDG Sébastien Feraudet. « Nous utilisions l’ozone dans nos machines de lavage d’EPI. Nous avons conçu un appareil permettant de désinfecter des véhicules comme des salles de très grand volume. »

En cinq mois, l’entreprise est passée de 30 à 120 clients. Et a réalisé que ce nouvel appareil pouvait aussi servir à la désinfection dans l’agroalimentaire, hors Covid. « Une activité très prometteuse », garantit le dirigeant, qui anticipe, comme ses deux confrères, une hausse de la production, due à l’équipement des lycées de la région en appareil de désinfection, comme le souhaite Laurent Wauquiez.

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