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Delta Drone veut imposer avec pédagogie les drones dans la sécurité
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Delta Drone veut imposer avec pédagogie les drones dans la sécurité

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La société Delta Drone, basée à Dardilly (Rhône) et spécialisée dans les drones civils à usage professionnels, souhaite convaincre les acteurs de la sécurité publique de l’intérêt de la technologie pour la surveillance des grands événements par le biais d’expérimentations et des activités de sa filiale de sécurité traditionnelle.

Delta Drone espère que la Coupe du Monde de Rugby et les Jeux Olympique de Paris 2024 seront l'occasion de voir les drones devenir un complément aux solutions de sécurisation classique — Photo : Delta Drone

"Les drones dans le secteur de la sécurité, ça va dans le sens de l’histoire", avance Christian Viguié, PDG de Delta Drone (CA 2019 : 20 M€ ; 460 salariés), société lyonnaise spécialisée dans les drones civils à usage professionnel. Alors que sa filiale iséroise (détenue à 85 %) dédiée à la sécurisation traditionnelle, ATM Group Sécurité (CA 2019 : 10,9 M€), vient tout juste de signer un contrat de 6 millions d’euros sur les quatre prochaines années (dont 2 M€ correspondent à un renouvellement) avec le ministère de la Justice pour la sécurisation physique de dix tribunaux de Rhône-Alpes, la maison-mère Delta Drone anticipe déjà l’avenir. Une des filiales de Delta Drone détient notamment 15 % du capital d’Elistair, la pépite lyonnaise du drone filaire.

L’idée ? Convaincre avec pédagogie les pouvoirs publics de l’intérêt des drones dans la sécurisation des sites sensibles gérés par l’État. À commencer par les tribunaux. "Il y a de plus en plus de procès sensibles qui nécessitent d’être sécurisés de manière globale", avance-t-il.

Une solution complémentaire

Pour cela, le dirigeant "tisse sa toile" par le biais d’expérimentations. "Nous nous attachons à essayer en lien avec les pouvoirs publics des solutions de sécurisation en y ajoutant les atouts qu’apportent les drones dans la chaîne de valeur de la sécurité", souligne-t-il.

En 2019, par exemple, à l’occasion du Festival de Cannes et d’un partenariat conclu avec les organisateurs et le Palais des Festivals, Delta Drone avait déployé un drone filaire au-dessus du festival de musique électronique "Les Plages électroniques", afin de surveiller les mouvements de foule. "Cette technologie est opérante pour la gestion des flux", relève-t-il.

Selon le dirigeant, cette technologie n’est pas amenée à remplacer les agents sur le terrain : "L’intérêt du drone est la mobilité permettant de couvrir des zones beaucoup plus complexes à surveiller. Notre stratégie d’utiliser des drones pour la sécurité ne vise pas à remplacer les agents de sécurité. Au contraire, c’est une solution complémentaire à la surveillance humaine sur le terrain et aux caméras de vidéosurveillance", veut-il croire.

Convaincre et rassurer

Néanmoins, alors que la surveillance par drone inquiète les défenseurs des libertés publiques, Delta Drone doit convaincre. "Certes, cela reste compliqué de parler de sujets qui sont encore sensibles, parce qu’il y a encore une difficulté dans la population à comprendre et à accepter que des moyens par drone soient des moyens de protection", défend Christian Viguié.

Les expérimentations comme celle de Cannes permettront, espère-t-il, de faire tomber certains tabous liés à ce type de surveillance. "La multiplication des essais permettra de prouver l’efficacité de ces solutions, plaide-t-il. La technologie est au point, mais les réticences sont liées aussi à la prudence de l’administration". Dans le viseur de Christian Viguié, deux événements majeurs figurent comme des points de passage à même de démocratiser l’usage des drones dans la sécurité : la Coupe du Monde de Rugby en 2023 et les Jeux Olympiques à Paris l’année suivante. "Immanquablement, ce type de technologie sera utilisé pour sécuriser les abords des stades et les regroupements de foules."

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