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Coronavirus : la compagnie d'aviation d'affaires Voldirect sur le point de cesser son activité
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Coronavirus : la compagnie d'aviation d'affaires Voldirect sur le point de cesser son activité

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La compagnie d'aviation d'affaires rennaise Voldirect traverse de très fortes turbulences. Fragilisée avant la crise du coronavirus par le retrait d'actionnaires propriétaires d'avions, elle pourrait mettre la clé sous la porte. Pourtant, avec le déconfinement, elle reçoit de très nombreuses demandes de transport de la part des entreprises.

La compagnie d'aviation d'affaires rennaise Voldirect cherche de nouveaux investisseurs propriétaires d'avions — Photo : © Virginie Monvoisin

La crise du coronavirus aurait pu avoir un effet positif inattendu pour Voldirect, compagnie d’aviation d’affaires rennaise née en 2013 et dirigée par Frédéric Caussarieu. Mais, à moins d’un retournement de situation ou de l’arrivée de nouveaux investisseurs avant fin mai, l’entreprise va être contrainte de mettre la clé sous la porte. « Nous avons de très nombreuses demandes d’entreprises bretonnes qui souhaitent se rendre sur leurs sites ailleurs en France ou aller à la rencontre d’un partenaire ou client, confie Frédéric Caussarieu. Mais nous sommes dans l’impossibilité d’y répondre, car nous n’allons bientôt plus disposer d’appareils… » En effet, le fonctionnement de la compagnie Voldirect repose sur l’exploitation d’avions (deux appareils disponibles dernièrement) appartenant à des consortiums d’entreprises (dont Legendre, Le Duff, Kreizig, par exemple). Les pilotes, dont Frédéric Caussarieu, font donc voler sur demande ces petits avions de 4 à 8 passagers à travers la France et l’Europe.

Pas d'assise financière pour racheter les avions

Une actualité particulière, décorrélée du coronavirus, vient aujourd'hui percuter la société de services. « Plusieurs propriétaires veulent reprendre ces avions pour leur propre usage. Sans avion, pas d’activité pour notre compagnie », raconte Frédéric Caussarieu. Le modèle économique de Voldirect (qui emploie 6 salariés pour 1 M€ de CA) repose en effet uniquement sur l’exploitation d’un matériel qui ne lui appartient pas…

« Nous n’avons pas l’assise financière pour racheter des avions, qui coûtent de 3 à 5 millions d’euros », déplore le dirigeant. Seule solution : former de nouveaux consortiums d’investisseurs propriétaires d'avions. « L'avantage pour une entreprise, c'est d’avoir un moyen de transport rapide et souple à sa disposition pour réaliser des allers-retours sur la journée en France et en Europe. Si nous fermons, c’est dommage pour la région, qui perdra des opportunités de transport », considère, un peu amer, Frédéric Caussarieu. À moins que de nouveaux investisseurs ne se manifestent.

Un avantage par rapport aux compagnies aériennes classiques

En effet, le transport en avion d’affaires peut apparaître comme une alternative intéressante pour les dirigeants et chefs d’entreprise qui ne veulent pas subir les contraintes des transports en train ou en avion en période de déconfinement. Avec un avion d’affaires, petit appareil, les passagers évitent en effet les flux importants de population, les attentes en salle d’embarquement, etc. « Les compagnies aériennes classiques ne voient pas de retour à la normale de leurs liaisons avant deux ans, sans parler des restrictions des destinations internationales. De plus, elles vont devoir diviser par deux le nombre de sièges disponibles pour pouvoir assurer une distanciation sociale. Un contexte qui peut jouer en notre faveur », analyse Frédéric Caussarieu.

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