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Coronavirus - Bretagne Pôle Naval : « On s’interdit de baisser les bras »
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Coronavirus - Bretagne Pôle Naval : « On s’interdit de baisser les bras »

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Depuis Lorient, le cluster Bretagne Pôle Naval sonde actuellement ses 200 adhérents sur leurs perspectives. Les premiers retours laissent apparaître une situation économique fortement dégradée.

— Photo : Ségolène Mahias

C’est une commande pas comme les autres qu’attend Bretagne Pôle Naval (BPN). Le cluster maritime aux 200 adhérents est en attente de l’arrivée de masques. « Dès le 24 mars, nous nous sommes mis en quête de masques : il a fallu trouver des fournisseurs, qualifier l’usine avec laquelle nous souhaitions travailler, trouver le transitaire. Là, nous nous approchons de la livraison », espère Anne-Marie Cuesta, déléguée générale de Bretagne Pôle Naval. La question des masques apparaît comme cruciale chez les adhérents de BPN en vue d’une reprise en toute sécurité. « Beaucoup de nos entreprises ont fait don de ce qu’elles avaient auprès d’hôpitaux et des soignants. Elles doivent de nouveau s’équiper pour fournir leurs personnels. »

Des professionnels inquiets

Le quotidien des trois salariées permanentes du réseau, actuellement en télétravail, est aussi rythmé par la participation à toutes les réunions régionales liées à l’écosystème économique. Il est également animé par le retour du questionnaire que l’association vient de transmettre à ses entreprises adhérentes, des PME mais aussi de grands groupes internationaux et aux interprofessions. Objectifs : connaître la situation de ces entreprises et leur niveau de trésorerie à l’instant T mais aussi leurs projections jusqu’à la mi-mai. En 48 heures, 125 entreprises ont adressé leurs réponses. « Les retours ne sont pas bons. Les demandes d’activités partielles sont nombreuses comme les reports de prêts ou de charges pour espérer pouvoir rebondir. » La perte de chiffre d’affaires est estimée à 60 %. Et les perspectives à 15 jours ne sont pas plus encourageantes. 40 % pensent que la situation sera similaire tandis que 60 % estiment que les choses s’aggraveront. « Tout cela nous occupe et nous préoccupe beaucoup. On s’interdit de baisser les bras. À cela s’ajoutent des problématiques liées à la sécurité, à l’organisation du temps de travail, aux ressources humaines. Les entreprises, petites ou grandes doivent faire face à beaucoup d’interrogations », poursuit Anne-Marie Cuesta.

Le salon Pro & Mer programmé le 3 novembre

En proie avec les difficultés actuelles, BPN entend aussi se tourner vers demain. Le cluster espère que les grands donneurs d’ordre donneront le tempo d’une reprise pour permettre aux sous-traitants, nombreux dans la filière, de retrouver des perspectives. L’association milite également pour le soutien à l’innovation. « Nous sommes un secteur très innovant dans le secteur naval, les énergies marines renouvelables, l’oil and gas offshore… Si l’innovation devait passer au second plan, ce serait une catastrophe. Beaucoup de nos entreprises emploient des collaborateurs qui travaillent sur des projets innovants. » C’est pour parler de tous ces sujets d’actualité que BPN entend organiser une assemblée générale virtuelle avant le 11 mai avant de la décliner en présentiel ultérieurement. De même, le cluster maintient son événement Pro & Mer, le salon lié à la formation et à l’emploi des métiers de la mer aura lieu le 3 novembre. « Il devait avoir lieu le 31 mars mais dès fin février nous avons pris la décision de le reporter. Il est important de garder un bon degré d’optimisme. Les entreprises auront des besoins de recrutement à court ou moyen terme. Il faut l’anticiper. »

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