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Comment Waga Energy a mis le cap sur le continent nord américain
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Comment Waga Energy a mis le cap sur le continent nord américain

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L’entreprise iséroise de production de biométhane sur les sites de stockage des déchets, a signé l’an dernier quatre contrats d’envergure pour construire et exploiter des unités d’épuration sur le continent nord américain. Une étape clef dans le développement international de cette PME, dont la technologie de purification du biogaz a su convaincre les gestionnaires de déchets publics et privés américains.

L’unité Waga construite sur le site de Steuben County, aux États-Unis vient d’entrer en exploitation — Photo : Waga Energy

La PME grenobloise Waga Energy, spécialisée dans la production de biométhane sur les sites de stockage des déchets, a franchi l’an dernier une étape majeure pour son développement à l’international : l’entreprise de 160 salariés cotée en Bourse depuis 2021, a remporté six contrats stratégiques sur le continent nord américain.

Trois d’entre eux concernent la construction d’unités de production de biométhane de grande capacité, auprès de Casella Waste System, acteur américain privé de la gestion des déchets. Waga a également signé avec l’entreprise privée Decatur Hills Landfill pour une unité dans l’Indiana et auprès d’autorités publiques en charge de la gestion des déchets, en Pennsylvanie et dans l’Iowa pour la construction de deux unités.

"Nous avons signé en quelques mois l’équivalent de tout ce que nous avions réalisé en termes d’activité depuis la création de Waga en 2015", explique ainsi Mathieu Lefebvre, cofondateur et PDG de l’entreprise. Preuve de la solidité des projets de Waga sur le territoire américain : l’entreprise a obtenu un financement de 60 millions de dollars avec le gestionnaire d’actifs Eiffel Investment Group pour financer la construction de quatre de ces unités de production de biométhane américaines.

2 700 sites de stockage des déchets aux USA

Fondée il y a neuf ans, Waga Energy s’impose rapidement en France comme un leader dans le domaine de la méthanisation et de la valorisation du biogaz. Sa technologie brevetée, le Wagabox, permet de convertir le biogaz issu des décharges et des sites d’enfouissement en biométhane de haute qualité, une source d’énergie renouvelable pouvant être injectée dans les réseaux de gaz naturel.

Quatre ans après sa création, elle décide pourtant de mettre le cap vers les États-Unis. Principale raison de cette décision ? "On estime qu’il y a entre 2,2 milliards et 2,5 milliards de tonnes de déchets dans le monde et 90 % de la ressource de gaz de ces déchets est gaspillée", poursuit Mathieu Lefebvre. "Pour avoir un impact global sur le climat, il nous était nécessaire de viser l’international". Les États-Unis, second producteur de déchets municipaux au monde derrière la Chine, avec 2 700 sites de stockage, et premier pays en termes de ratio de déchets par habitant, constituaient donc une destination prioritaire pour Waga.

Deux filiales en Amérique du Nord

"Guénaël Prince (l’un des fondateurs de Waga et directeur de la filiale américaine, NDLR) a pris son bâton de pèlerin pour aller rencontrer les acteurs des déchets américains et les convaincre du bien-fondé de notre technologie", poursuit Mathieu Lefebvre. Une démarche pas évidente pour une entreprise française encore jeune, s’attaquant à un marché où la concurrence est forte. "C’est l’endroit du monde où se trouvent nos principaux concurrents mais aucun ne dispose de notre technologie, unique et très différenciante", poursuit le PDG. Ce qui permet à Waga de remporter un premier contrat avec l’État de New York, fin 2021. Waga Energy possède désormais deux filiales à Philadelphie et au Canada. Ces deux entités, en forte croissance emploient 30 personnes chacune. "La moitié de notre chiffre d’affaires annuel récurrent viendra des États-Unis", termine Mathieu Lefebvre.

L’entreprise, qui possède aussi des filiales en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni, vise un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros en 2026. Soit dix fois plus que ce qu’elle a réalisé en 2022.

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