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Comment Oxymetal parvient à renouer avec la croissance
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Comment Oxymetal parvient à renouer avec la croissance

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Sept ans après ses difficultés et son rachat par des investisseurs suédois, le spécialiste de la découpe industrielle Oxymetal a retrouvé des couleurs. L'ETI, née à Bordeaux en 1984, a inauguré une nouvelle usine à Pompignac (Gironde) et retrouve le chemin de la croissance.

— Photo : Astrid Gouzik

Oxymetal a quitté les quais de la Souys, à Bordeaux, pour Pompignac, où l’ETI girondine (400 salariés, 70 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2018) vient d’achever la construction d’une usine rutilante. Cinq millions d’euros ont été investis sur ce site dimensionné pour accompagner le développement de son activité de découpe industrielle et équipé de machines automatisées. Tout un symbole, celui du renouveau d’une entreprise secouée par la crise financière de 2008.

« Quand nous avons racheté Oxymetal en 2011, nous avons trouvé une entreprise prête à disparaître », raconte Martin Tonnby, président du conseil d’administration. Le défi n’a pas épouvanté l’investisseur suédois, spécialiste du retournement des sociétés et formé à la Deutsche Bank. Avec son père, Jan Tonnby, et son associé de longue date Staffan Encrantz, ils décident de redresser l’entreprise créée en 1984.

Développer les synergies entre chaque site

« Le premier constat que nous avons fait, c’est que chaque site travaillait de son côté. Ils n’exploitaient pas la force du groupe. Il fallait insuffler un esprit de corps pour avoir une réelle synergie industrielle entre les neuf sites français du groupe (répartis sur tout le territoire, NDLR) », explique Martin Tonnby

Le trio commence par réinjecter de l’argent frais, via une augmentation de capital de 5,5 millions d’euros. Puis Philippe Chédru, l’actuel président, est recruté pour déployer une nouvelle stratégie auprès des grands comptes. La société investit ensuite 25 millions d’euros, pour moderniser un parc machines vieillissant et rafraîchir les bâtiments.

Des efforts salvateurs, puisque, pour la première fois depuis la reprise, tous les sites du groupe sont rentables. Entre 2015 et 2018, l’ETI industrielle a vu son chiffre d’affaires grimper de 35 % pour s’établir à 70 millions d’euros cette année. « Notre objectif est de dépasser les 80 M€ de chiffre d’affaires en 2020 », détaille Philippe Chédru.

À l’assaut du marché allemand

Rassérénée par cette récente solidité financière, l’entreprise se lance un nouveau défi : renforcer sa présence à l’international. Au quatrième trimestre 2019, Oxymetal ouvrira une usine en République tchèque, avec un objectif de 4,5 M€ de chiffre d’affaires et 26 postes créés dès 2021. Exclusivement dédié à la production en série, il sera équipé de machines de toute dernière génération, à l’instar de la nouvelle usine de Pompignac.

Avec cette implantation en Europe de l’Est, c’est évidemment le marché allemand et sa vive industrie que vise l'ETI girondine. « Nous avons suivi nos clients. C’est plus facile pour eux de faire appel à un partenaire qu’ils connaissent, en qui ils ont confiance, qu’à un petit acteur local », souligne Martin Tonnby. Il l'assure, les sites français ne seront pas déshabillés pour faire tourner l’usine tchèque. Et pour le moment, aucune autre installation hors des frontières françaises ne semble d’actualité. « Notre maillage du territoire est suffisant pour le moment. En revanche, les sites existants vont continuer à se développer », glisse tout de même Philippe Chédru.

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