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Comment Convivio veut relancer le Piccadilly
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Comment Convivio veut relancer le Piccadilly

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L'enjeu Institution rennaise en centre-ville, la brasserie Picca va rouvrir l'été prochain avec 350 places sous son nom d'origine Piccadilly. Plus de 2 millions d'euros y sont investis. Associé aux restaurateurs locaux Alain Moisan et Frédéric Gire, le groupe breton de restauration Convivio mène ce projet d'envergure, après sa reprise des Bateaux Nantais.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Quarante ans après sa création, le Piccadilly va rouvrir en juin 2016, place de la Mairie à Rennes. Le propriétaire des murs, l'entrepreneur breton Mario Piromalli, a réussi à dénouer une situation juridique compliquée, au sein d'un immeuble qui était lui-même menacé de péril.




Complémentarité de savoir-faire

Pour relancer cette adresse mythique dans le coeur des Rennais, il s'appuie sur un trio de locataires : Alain Moisan et son gendre Frédéric Gire, déjà à la tête de la Marine, un autre établissement rennais au savoir-faire reconnu. Et pour l'assise financière, ils sont soutenus par le groupe familial Convivio (1.900 salariés, 120 millions d'euros de CA), basé à Bedée (35), et sa filiale Ruffault Traiteur (5 millions d'euros de CA). Reprise en 2014 avec les Bateaux Nantais (3 millions d'euros de CA), celle-ci réalise des prestations événementielles en BtoB, comme pour les salons VIP du Stade Rennais.




Axe de développement B to C

Pour Convivio, acteur majeur du projet, il s'agit de son premier restaurant fixe en propre. « Le Piccadilly entre totalement dans notre stratégie de développement de notre filiale avec des lieux exclusifs, prestigieux et uniques, confie Grégory Renou, dirigeant de Convivio dont 90 % du business repose aujourd'hui sur la restauration de groupes. Nous avons vocation à nous développer fortement sur le segment BtoC en haut de gamme. » Il en veut pour preuve les Bateaux Nantais dont il redresse actuellement la barre. « Nous avons investi 500.000 ? en 2015 pour rénover nos deux bateaux amiraux et la gare maritime, avec une offre totalement remise à plat. L'autre partie de la flotte de six bateaux sera rénovée en 2016. L'activité est bonne, avec une croissance de + 8 à 10 % », ajoute l'entrepreneur breton. D'après ses comptes, à Rennes, Ruffault Traiteur est même « en fort développement, à + 20 % ».




350 places dont 200 en terrasse

Au Piccadilly, deux millions d'euros sont investis pour redonner à cette adresse mythique ses lettres de noblesse, avec l'aide de l'entreprise générale de bâtiment Bouchard, à Montgermont (35). « Nous souhaitons qu'il retrouve son nom et son âme, tout en étant ancré dans la modernité et dans un environnement connecté », explique Grégory Renou, qui concocte quelques innovations surprises pour ses futurs clients. « Des idées qui ne se font pas encore sur Rennes... » Grâce à 150 couverts prévus à l'intérieur (dont 30 à l'étage) et 200 en terrasse, mais aussi à un service continu de 7h jusqu'à 3-4h du matin en fin de semaine, il en attend « un volume d'activité à trois ans entre 2,2 et 2,5 millions d'euros ». Les chiffres des restaurants de la place comparables sont plutôt encourageants avec des rentabilités correctes malgré la crise. Comme Nantes a sa Cigale, Rennes aura son Piccadilly. Une partie du restaurant, dont un salon de 30 places, pourra être privatisée pour des entreprises notamment. Sa carte sera agrémentée de « recettes phares » avec un menu à partir de 15 ?, et basée sur des produits simples, locaux dans la mesure du possible et cuisinés exclusivement maison. « Ce sera une carte façon bistrot, gourmande », dévoile Grégory Renou. La brasserie proposera également des offres sur les créneaux tendance comme l'afterwork en semaine ou le brunch le dimanche.




Une vingtaine d'emplois et des attentes fortes

Le lieu emploiera une vingtaine de salariés dont « certains déjà recrutés ». On ne connaît pas encore la ou le futur(e) manager du Piccadilly, mais il aura pour « mission d'animer et d'incarner l'esprit du nouveau Piccadilly ». Les attentes sont fortes, à la fois des Rennais mais aussi de leurs élus locaux qui ont fermement soutenu cette réouverture pour animer le coeur de ville, dans la perspective également de l'ouverture du futur centre de congrès à quelques encablures de là. « Nous souhaitons redonner aux Rennais ce lieu de vie qui leur appartient en quelque sorte. » Rendez-vous en juin.



Géry Bertrande

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