Ses compétences sont reconnues par de grands groupes mondiaux. Dans le domaine des moteurs à combustion, Centrale Nantes possède une longue liste de partenariats avec des industriels de renom : Renault sur l’architecture des moteurs, CMA-CGM, Europe Technologies, MAN Energy Solutions qui est plutôt orienté vers les gros moteurs de bateau, ou encore le groupe Bosch. Pour continuer dans cette veine, l’école Centrale nantaise vient de renouveler son partenariat avec le géant allemand Mann + Hummel (22 000 employés, 80 sites, CA 2022 4,8 Md€) pour une durée de cinq ans. Cette reconduction permettra d’étudier notamment les systèmes de filtration des futurs véhicules afin d’améliorer la qualité de l’air de l’habitacle. L’objectif est de les adapter aux nouvelles motorisations comme les moteurs à combustion à hydrogène.
Un dispositif au prochain salon de l’automobile
Mann + Hummel, dont le siège social français est à Laval (50 personnes), et Centrale Nantes collaboraient déjà depuis 10 ans sur l’efficacité des systèmes de filtration. Si le géant mondial possède toutes les connaissances en interne sur les filtres, son cœur de métier, il vient chercher à Centrale Nantes la capacité d’étudier ces dispositifs dans des environnements différents. Car les particules à filtrer ne seront pas les mêmes en fonction du moteur. Un premier dispositif issu des recherches communes sera présenté au prochain Salon de l’automobile à Paris, et devrait être commercialisé par la suite. "Les soufflantes, qui alimentent l’habitacle en air, fonctionnent d’ordinaire en continu. Notre nouveau dispositif possède des capteurs qui les stoppent lorsqu’elles ne sont pas nécessaires", explique Jérôme Migaud, directeur innovation chez Mann + Hummel. L’économie d’énergie est non négligeable. "L’autonomie est un point crucial pour les nouvelles motorisations, notamment électriques. Notre modèle de filtration peut faire gagner quelques dizaines de kilomètres", pointe Jérôme Migaud.
Un domaine en plein essor
De leur côté, les moteurs à combustion à hydrogène ont un rôle de plus en plus clair dans la transition énergétique, notamment pour le transport maritime. "Ils rejettent moins de polluants, mais il n’est pas pour autant plus simple d’optimiser les systèmes de filtration associés", ajoute David Chalet, directeur de la formation à Centrale Nantes. Ce domaine de compétences ne sort pas de nulle part. "Nous avons toujours eu des activités sur les moteurs à combustion, sur la manière de les optimiser, de réduire leur taille, ou encore de limiter les polluants", rappelle Frédéric Meslin, directeur du développement Centrale Nantes. Ces travaux ont amené des compétences dans la mécanique des fluides, et les mélanges gazeux. "Au fur et à mesure, les industriels nous ont sollicités pour travailler sur de nouveaux carburants. Et il y a aujourd’hui une politique incitative en France qui nous aide dans ce sens", souligne Frédéric Meslin. L’hydrogène, qui n’avait pas forcément de marché il y a 10 ans, bénéficie désormais de l’implication de nombreux acteurs régionaux, comme des entreprises et des collectivités. Tous sont attentifs et à l’affût des dernières technologies issues des centres de recherche comme Centrale.
