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Candide, la nouvelle vie de Delta Assurances 
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Candide, la nouvelle vie de Delta Assurances 

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Le groupe Delta Assurances, issu du courtier en assurances éponyme dédié aux risques d'entreprises, créé en 1920 entame une nouvelle vie en changeant de nom. Il vise les 500 salariés d'ici à 2023 et contribue à la création de start-up.

Entre Jacques (à gauche de l'image) et Benoît Lecat, l'ensemble des dirigeants de Candide — Photo : PUShAUNE - Nicolas AUNE

Le monde change. Celui de l’assurance aussi. Jacques Lecat, président de l’ex-groupe Delta Assurances n’en revient pas. "S’il y a six ans, on m’avait dit qu’un jour je serai à une conférence de presse en jean et sans cravate, que certains de mes collaborateurs seraient installés dans d’autres villes et ne viendraient jamais travailler dans les locaux de l’entreprise, je n’y aurais pas cru. Pourtant, c’est ainsi. Cela doit nous rappeler qu’il ne faut jamais avoir d’a priori et rester ouvert aux possibilités", souligne avec humour en préambule Jacques Lecat.

Rester agile… Une véritable philosophie pour le groupe familial, centenaire, désormais dirigé par Benoît Lecat, quatrième génération à la tête de la société familiale créée en 1920 par Maurice Siffrein-Blanc, le grand-père de Jacques Lecat. Un groupe qui vient par ailleurs d’entamer une nouvelle vie en changeant tout d’abord de nom de baptême, comme pour mieux se rajeunir. L’ex-groupe Delta Assurances, qui regroupait les entreprises Delta Assurances, Caassure, Baloo et deux start-up, Kwote et QuickMS, s’appelle désormais Candide. Un clin d’œil malicieux au personnage éponyme du roman sarcastique de Voltaire qui, au travers de ses aventures, ne cesse de bouleverser les codes du meilleur des mondes. Un changement de nom porté et assumé par les deux dirigeants.

Un travail sur la Raison d’Être

"Nous n’avons jamais cessé de grandir, à l’échelon régional, puis à l’échelle nationale et nous nous positionnons aujourd’hui dans les quinze courtiers français dédiés à l’entreprise. Le groupe compte des structures autonomes et nos métiers ne cessent d’évoluer. Il nous fallait structurer tout cela. Fin 2019, nous avons donc décidé que nous devions créer une marque forte afin d’aller plus loin encore ", rappelle Benoît Lecat, dont le groupe réalise 30 millions d'euros de chiffre d'affaires. Pour y parvenir, sans se contenter d’une clinquante opération de communication, le groupe s’est alors mis à plancher sur sa raison d’être, telle que définie par la loi Pacte. Une démarche structurée par l’agence de communication Marsatwork (CA : 5 M€ ; 35 salariés), à laquelle 80 salariés issus des cinq entités de Candide ont pris part. " Avec la crise sanitaire, il a fallu un an et demi pour mener à bien le projet, en une trentaine de réunions, et définir notre raison d’être". Elle tient en quelques mots, tout simples : "contribuer au développement des entreprises par amour des hommes, des femmes et de leurs projets". Un manifeste en cinq points vient renforcer la vision. "Il est ainsi impératif que l’ensemble de nos équipes, de toutes nos filiales, adhérent à ces cinq points : nous aimons nos clients, nous sommes experts et entrepreneurs, ensemble nous prenons soin les uns des autres, optimistes et audacieux nous sommes curieux du monde. Nous assumons ces valeurs incarnées par Candide : l’innocence, l’humilité, une certaine forme de naïveté, l’optimisme et la gentillesse. Par ailleurs, nous sommes animés par l’entreprise et notre démarche nous projette à 20 ans". En 2041, le groupe Candide a pour volonté de regrouper un écosystème de 40 entreprises qui accompagnera plus de 100 000 sociétés dans le monde. Un objectif fort qui va conduire Candide dans un voyage initiatique à la hauteur de ses ambitions, sans oublier de cultiver son jardin.

12 millions d’euros d’investissements d’ici à 2023

"Nous avons choisi d’être offensifs et nous avons mis en place en 2018 un plan d’investissement de 20 millions d’euros sur les cinq prochaines années, dont douze millions d’euros doivent être investis d’ici à 2023. De même, nous envisageons de recruter 150 personnes supplémentaires pour 2022 et 2023, à Lyon, à Nantes, dans le Nord de la France. En 2023, nous regrouperons ainsi 500 salariés. Candide est la plus vieille start-up de France", commente Benoît Lecat.

Car désormais, le groupe Candide n’est plus simplement positionné sur le monde de l’assurance. Aux entreprises Delta Assurance (CA : n.c. ; 130 salariés), Caassure (CA : n.c ; 4 salariés) et Baloo (CA : n.c. ; 160 salariés), et aux différents rachats de cabinets de courtage spécialisés en assurance crédit et affacturage, basés à Paris, s’est en effet ajoutée l’intégration récente au groupe de deux start-up : Kwote et QuickMS (CA : n.c. ; 40 salariés), dont les activités ne sont pas liées à l’assurance. "En 2016, nous avons pris conscience que nos business évoluaient. Il est impératif, de continuer à nous développer, de créer de la valeur pour nos clients, en proposant de nouvelles offres. En 2018, nous avons créé une première start-up, Kwote (CA : n.c. - 18 salariés), issue d’une idée née en interne", détaille Benoît Lecat. Nicolas Gioan, alors responsable du service client au sein du département des risques financiers de Candide, a alors l’idée de créer une plateforme qui aiderait les entreprises à optimiser leurs encaissements. "J’en ai parlé à Benoît Lecat et nous avons pensé qu’une telle solution pourrait intéresser non seulement des clients du groupe mais, plus largement, toutes les entreprises. L’environnement de Candide est favorable à l’émergence de telles initiatives", explique Nicolas Gioan, dirigeant de Kwote, qui compte 18 salariés. "Aujourd’hui, nous avons une activité totalement indépendante du groupe. 60 % de nos clients proviennent de notre propre prospection et sont situés dans toute la France. Nous visons tout type d’entreprises. Même de grands groupes, avec plusieurs filiales, ont besoin d’organiser et de structurer leurs systèmes de relance. Trop souvent, les entreprises se contentent d’envoyer des mails. La relance est pourtant un point de contact important avec les clients, il est essentiel de l’intégrer dans la relation commerciale", conseille le dirigeant.

Intégration de deux start-up

Fort de cette première opération, plus récemment, en mars 2020, le groupe Candide est allé encore plus loin en rachetant une start-up existante, Quick MS, créée en 2018 par Emmanuel Bocquet et Christophe Aubry Le Comte. "Nous sommes partis du constat que les entreprises ne pilotent pas assez précisément leurs ressources humaines. Elles se contentent souvent de faire un reporting grâce à Excel. Nous avons développé un outil logiciel dédié aux ressources humaines en 2018 et lancé sa commercialisation en 2019", rappelle Christophe Aubry Le Comte. Après avoir enregistré une cinquantaine de clients et validé l’existence d’un marché, les deux créateurs envisagent une levée de fonds auprès de business angels afin d’accélérer leur développement. "Delta Assurances faisait déjà partie de nos clients et j’ai discuté avec Benoît Lecat de notre recherche de fonds. Rapidement, il nous a fait une proposition de rachat avec la volonté de nous garder à la tête de l’entreprise et de nous laisser une grande autonomie". La jeune entreprise compte aujourd’hui une quarantaine de salariés et vise l’international pour 2022. "Nous allons étudier quels pays peuvent être les plus propices à notre solution. Il n’existe à l’heure actuelle aucun concurrent à notre logiciel. L’absentéisme constitue le principal problème mal maîtrisé des ressources humaines. Il coûte cher, près de 4 000 euros par salarié et par an. Notre logiciel le prend en compte". Côté stratégie, la start-up évolue en totale autonomie par rapport au groupe Candide. "Nous avons des ateliers mensuels et trimestriels, mais nous définissons nos propres objectifs. Nous avons une totale liberté, avec des locaux différents, des politiques de rémunération différentes… L’idée est que Candide soit véritablement un accélérateur et pas un frein". Entre 2019 et 2020, la jeune entreprise a enregistré une croissance de 300 % et elle devrait doubler encore en 2021. "Nous visons les 1 500 clients d’ici à 2023", se fixe le dirigeant.

Le groupe doit être un accélérateur pour ses entreprises

"Tout ce qui constitue le cœur de métier, la stratégie, doit se trouver dans nos filiales. Tout le reste peut être traité par le groupe", insiste Benoît Lecat, qui pour atteindre l’objectif de 40 entreprises d’ici à 2041 se fixe un rythme soutenu de rachat de deux entreprises en moyenne par an. "Nous allons continuer de nous développer en croissance externe et de mettre en place de nouveaux services technologiques. Les rachats que nous ferons resteront sur notre savoir-faire de services aux entreprises. Toute cette démarche est nouvelle pour nous. Nous apprenons en marchant et nous fonctionnons au bon sens. Au début 2022, nous devrions ainsi relancer l’incubateur que nous avions créé en 2019. Nous ne voulons pas juste prendre des participations, mais véritablement intégrer les start-up au sein de notre groupe, à condition bien sûr que leurs activités soient tournées b to b et répondent à notre raison d’être", conclut-il.

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