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Bpifrance : "Tous nous coordonner pour pousser la démarche d’export"
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Laurent de Calbiac directeur régional de Bpifrance à Bordeaux "Tous nous coordonner pour pousser la démarche d’export"

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Laurent de Calbiac a pris ses fonctions de directeur régional de Bpifrance le 2 janvier dernier à Bordeaux pour cinq départements : Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne et Pyrénées Atlantique. Le Journal des Entreprises l'a rencontré pour faire le point sur ses priorités en 2018.

— Photo : Anne Cesbron

Vous revenez à Bordeaux après 17 ans passés à Pau, puis à Toulouse. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Laurent de Calbiac : Je suis absolument ravi d’être ici. Je retrouve une ville où tout a changé. Lorsque je quittais Bordeaux, les travaux du tram commençaient… Je retrouve aussi des clients de l’époque, une deuxième génération est parfois aux commandes ! Cette « nouvelle Aquitaine » est devenue multi filières : industrie, aéronautique, services, agro-alimentaire, filière bois, tourisme… La métropole attire les regards. Alors forcément il y a de l’attente. On me demande d’être proactif. Développer l’activité de Bpifrance, avec notre mission en ligne de mire : être un contributeur de la réduction du déficit du commerce extérieur. Nous ne sommes pas dans l’incantation, ça ne se décrète pas. Nous disposons d’outils financiers pour que les PME et ETI soient plus dynamiques à l’export. La Région partage cette priorité ; à nous de proposer des outils financiers complémentaires. Nous devons tous nous coordonner, pousser la démarche d’export, et pas seulement de proximité. Nous sommes dans une période très favorable, c’est maintenant qu’il faut mettre le paquet, faire en sorte que chaque entreprise soit prête à supporter un retournement de cycle, parée aussi à s’engager dans sa transformation digitale.

Notre mission : être un contributeur de la réduction du déficit du commerce extérieur.

Quelles sont vos priorités pour cette prise de poste ?

L. de C. : Je consacre beaucoup de temps à l’extérieur auprès des clients et des partenaires. En interne j’anime une équipe de 35 personnes – 20 à Bordeaux, 15 à Pau – et tous les jours, au fil de l’eau, il nous faut prendre des décisions sur les dossiers instruits. Nous devons également faire la promotion de Bpifrance, nouer des partenariats, déployer nos nouvelles activités. Je pense notamment à la reprise depuis un an des garanties publiques à l’export, auparavant assurées par la Coface.

L’accompagnement est aussi un cheval de bataille. Nous apportons du « capital humain », en termes de formation, de conseil et de mise en réseau. Historiquement, notre métier est bien le capital financier, mais nous savons que dans les PME et ETI, les décisions stratégiques ne reposent bien souvent que sur une seule personne ou sur un couple. Avec des consultants extérieurs nous travaillons auprès de ces entreprises qui n’ont pas encore goûté à la démarche de conseils pour les aider à formaliser un plan d’actions, à écrire leur stratégie…

Aider les entreprises sous-traitantes à se redéployer lorsque les donneurs d’ordres ont réduit la voilure.

Avez-vous d’ores et déjà eu le temps d’identifier des écueils, des difficultés inhérentes aux entreprises aquitaines ?

L. de C. : Côté défis, je pense aux nombreuses PME familiales qui n’ont pas pour souhait d’ouvrir leur capital. Or, ouvrir son capital, c’est se donner les moyens de ses ambitions. Sans cela, sans suffisamment de fonds propres, ce sera plus long, voire plus dangereux. Autre défi : aider les entreprises sous-traitantes à se redéployer lorsque les donneurs d’ordres ont réduit la voilure, je pense à l’aviation d’affaires ou au secteur des hélicoptères. Pour que tout cela soit possible, mon premier défi est de faire en sorte que mon équipe soit épanouie, consciente de faire un très beau métier, celui de contribuer au développement économique de notre région. Pour que les entreprises aidées affichent des taux de croissance à deux chiffres.

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