Bordeaux / Toulouse : Les parcs des expo investissent pour attirer plus de visiteurs
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Bordeaux / Toulouse : Les parcs des expo investissent pour attirer plus de visiteurs

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Tourisme d'affaires Les deux capitales du Sud-Ouest entreprennent toutes les deux d'importants travaux pour construire ou rénover leur parc des expositions. Avec comme première ambition d'attirer grandes conventions et grands congrès. Le match est lancé.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Les acteurs A Toulouse, l'exploitant du Parc des expositions est bien connu puisqu'il s'agit du leader mondial de l'événementiel, le groupe GL Events (4.000 salariés dans le monde, moins d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2015). Ce groupe lyonnais propose trois métiers : prestations de services sur des événements, gestion de sites (Parc des expositions, centres de congrès, salles de spectacles) et organisation de plus de 200 salons. Dans la Ville rose, c'est la filiale de GL Events intitulée Toulouse Evénements (59 salariés, 15 millions d'euros de CA en 2015) qui est aux manettes. Dans son portefeuille, la gestion du Parc des expositions actuel, situé sur l'Ile du Ramier, mais aussi du Centre de congrès Pierre Baudis et des Espaces Vanel. La filiale toulousaine organise par ailleurs une dizaine de manifestations, comme la Foire Internationale de Toulouse qui s'est clôturée le 18 avril. A Bordeaux, le Parc des expositions, le Palais des congrès et le H14 appartiennent à la SBEPEC (Société bordelaise des équipements publics d'exposition et de congrès), dont le conseil d'administration est composé de représentants de la mairie de Bordeaux et de Bordeaux Métropole. Fin 2012, la SBEPEC a renouvelée pour 15 ans la SAS CEB (Congrès et expositions de Bordeaux) suite à un appel d'offres auquel avait également répondu GL Events. Le groupe lyonnais avait d'ailleurs attaqué la décision du délégataire devant le tribunal administratif. CEB (110 salariés et 29 millions de chiffre d'affaires en 2015) se structure autour de deux métiers: la production d'événements et l'accueil de manifestations. Puissante à Bordeaux, la société est un nain en comparaison du mastodonte GL Events. L'offre actuelle Avec 38.000 m² de halls couverts et 50.000 m² de surfaces extérieures, le Parc des expositions toulousain accueille 60 salons par an (dont les 10 salons organisés par GL Events) et 800.000 visiteurs par an. Le gros défaut de ce lieu coincé dans le centre ville de Toulouse : « Ce n'est pas un environnement favorable pour l'accessibilité et les capacités de parking, déplore Patrice Vassal, directeur général de Toulouse Evénements. On vient de le revivre pendant les dix jours de la Foire de Toulouse : les visiteurs sont insatisfaits. C'est invivable ! » Le Parc des expositions bordelais est l'un des plus grand de France, puisqu'il dispose de 84.000 m² de halls couverts et xx de surfaces extérieures. Il a accueilli xx événements l'année dernière, pour un total de xx visiteurs. Contraiment à Toulouse, l'équipement profite déjà d'un emplacement judicieux: en bordure de rocade, à proximité de la zone hôtelière, avec un arrêt de tram devant ses portes et un immense parking. Mais il date de 1969 et souffre de la comparaison avec d'autres parcs plus récents. Le calendrier Des années de réflexion sur le parc vieillissant de Toulouse ont fini par porter leurs fruits. La décision de son déménagement à Beauzelle au nord-est de Toulouse a été prise par l'ancien maire de Toulouse Pierre Cohen. Jean-Luc Moudenc, arrivée à la tête de la métropole en 2014 a pris le relais et bouclé le financement il y a quelques mois : le coût total des travaux s'élevant à 227 M?, les dépenses se partagent entre Toulouse Métropole, la Région LRMP, le Département de la Haute-Garonne et le Syndicat Mixte des Transports en commun-Tisséo. L'architecte néerlandais Rem Koolhaas a été choisi comme maître d'oeuvre et Toulouse Métropole a donné le feu vert à la SPLA Europolia, en sa qualité de maître d'ouvrage délégué, pour enclencher la phase opérationnelle de cette opération. Le chantier va démarrer au 4e trimestre 2016 pour une livraison prévue en 2020. Le Parc des expositions sur l'Ile du Ramier sera alors démantelé, de manière à transformer cet îlot au centre de Toulouse en poumon vert, dédié au sport et aux loisirs. Du côté de GL Events, son contrat de délégation de service public a été renouvelé en 2012 pour 20 ans, prévoyant un transfert sur le futur Parc des expositions. Les élus de Bordeaux Métropole ont voté le 26 janvier une subvention de xx millions d'euros pour la rénovation du Parc des expositions. Le Hall 2 sera détruit en septembre 2016 pour laisser place à une salle de congrès pouvant accueillir 3.500 personnes. La livraison interviendra à la fin du premier trimestre 2018. L'investissement se chiffre à 30 M?. Par ailleurs, 42 millions d'euros vont être dépensés dans la rénovation du hall 1 (50.400 m²). Le chantier, qui sera découpé en trois tranches, s'échelonnera de 2016 à 2025. Il doit permettre de meilleurs accès handicapés, une rénovation du clos couvert, de l'électricité et de la climatisation, mais aussi la pose d'un nouveau sol. Les ambitions Le futur Parc des expositions toulousain, connecté à la ville et à l'aéroport par tram, sera évidemment plus grand : 55.000 m² de surfaces couvertes, un parking en silo offrant 3.000 places. Et surtout, « il va nous ouvrir un nouveau marché », se félicite Patrice Vassal. « Ce site sera équipé d'une halle multifonctionnelle de 15.000 m² qui pourra abriter de grandes conventions et de grands congrès, ce qu'on ne propose pas aujourd'hui dans le PEX actuel qui ne dispose pas d'aménagement dédié. » GL Events veut ainsi attirer des congrès d'envergure nationale ou internationale, faisant venir plus de 2.000 à 3.000 personnes. Une quinzaine de congrès contactés par l'exploitant lyonnais se disent déjà « très intéressés par Toulouse. » Cette halle pourrait aussi accueillir des événements sportifs et de grands rassemblements politiques ou de grands concerts, d'autres créneaux sur lesquels GL Events Toulouse pourrait se diversifier. Les salons vont aussi prendre un nouvel envol, sur un lieu en périphérie de Toulouse beaucoup plus accessible. Même s'il ne faut pas trop compter sur une extension en nombre des salons grand public, ces derniers couvrant déjà toutes les thématiques à Toulouse. Par contre, « nous avons des niches à développer sur les salons professionnels, en nous appuyant sur les forces de notre territoire. » GL Events travaille déjà sur le lancement de nouveaux salons, par exemple sur le spatial, l'agroindustrie, la chimie verte. Si le PEX actuel attire 800.000 visiteurs par an, GL Events compte bien dépasser le million de visiteurs avec le futur Parc des expositions. A Bordeaux, CEB veut intégrer le top 3 hexagonal du tourisme d'affaires (elle occupe actuellement la 5e place. « D'ici 2020, nous devons passer de 380 événements annuels à 450, et atteindre les 30 millions d'euros de chiffre d'affaires, déclare Eric Dulong. La nouvelle salle va nous permettre de recevoir les grands congrès internationaux », explique Eric Dulong. Match Bordeaux-Toulouse ? Le directeur de GL Events Toulouse connaît bien le PEX de Bordeaux ? « très dynamique » - et ses exploitants, « concurrents parfois mais avant tout confrères ». D'après Patrice Vassal, ces derniers ont « une attention particulière pour le milieu de l'exposition et du congrès. Ils sont toujours proactifs sur l'activité des salons. » Le PEX toulousain va-t-il faire l'ombre au bordelais ? « Non car notre zone de chalandise n'est pas vraiment la même, notamment sur les salons grand public. La seule concurrence que l'on pourra avoir se situe sur les grands salons professionnels et l'accueil des grands congrès. Mais comme Lyon, Nantes, Strasbourg ou Lille ! »

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