Exit Rid Solution, place à Bois et Bûches. À Lizio, le fabricant de bûches compressées prend un nouvel élan. Reprise par Romain Le Goaster le 31 mars 2021, elle tourne ainsi la page après une période difficile. "J’étais fournisseur de Rid Solution. Je crois au produit. Le marché des bûches densifiées explose", indique le dirigeant. En effet, l’entreprise qui fabrique 7 000 à 8 000 palettes par an est fortement sollicitée par les demandes croissantes des centrales d’achats ainsi que par la GMS. "Nous pourrions aisément doubler notre production pour répondre aux besoins formulés", assure Romain Le Goaster.
Mécaniser l’ensemble de la production
Après avoir réorganisé l’entreprise et reconstitué les capitaux propres, le chef d’entreprise a levé des fonds auprès d’entrepreneurs. Au total, le tour de table financier a permis de rassembler 450 000 euros pour aborder ce que Romain Le Goaster qualifie de "phase de retournement." Il a aussi pu bénéficier d’une subvention industrie du futur et d’un concours bancaire apporté par la Caisse d’Épargne. "Nous pouvons saluer ces soutiens car bien que lauréat 2021 des trophées Crisalide 2021 (NDLR : des prix régionaux qui récompensent des industries innovantes), peu de banques voulaient nous suivre dans nos projets." Au final, la ténacité du dirigeant a payé et il peut investir 1,2 million d’euros dans son outil de production. Ces investissements vont surtout être fléchés pour de la robotisation et de la mécanisation. Ce qui va permettre à l’entreprise d’automatiser au maximum son processus de fabrication, de tripler progressivement ses capacités de production mais aussi d’offrir d’autres opportunités d’évolution aux salariés. "Pendant le premier confinement, je n’ai pas eu d’autre choix que de faire fonctionner l’usine seul. Plus jamais ça !" Cette expérience, la difficulté à recruter, des opérations manuelles parfois lourdes et pénibles ont conduit à cette orientation. "Je vais former mes collaborateurs à d’autres fonctions. Certains feront de la supervision de lignes, d’autres en manutention ou en logistique", dévoile-t-il.
Objectif : 3 à 4 millions d'euros de chiffre d'affaires
Deuxième volet d’investissement : le site web ohmabuche.fr et l’e-commerce. "Sur notre site marchand, nous allons vendre nos bûches mais aussi des allume-feu. Nous nous ouvrons aussi largement au BtoC avec la volonté d’avoir un service complet de livraison, que nous pourrions internaliser à l’avenir car j’ai la capacité professionnelle pour pouvoir faire du transport." Le secteur desservi concernera le Grand Ouest jusqu’à la Normandie et Vendée. "Nous avons des capacités de logistique ici mais aussi dans le Finistère, à Rosporden, via un de mes associés." Dans cette volonté de service, le dirigeant planche aussi sur le fait de proposer des prestations en ramonage. Pour assurer ces développements, le fabricant va recruter trois ou quatre nouveaux collaborateurs d’ici deux ans notamment pour assurer sa hotline, son administration des ventes et sa logistique. "Dans le même temps, nous passerons d’1,2 million d’euros de chiffre d’affaires à 3 voire 4 millions d’euros." En parallèle, la société, quasi seule sur son marché dans le Grand Ouest, se lance dans l’internalisation de sa matière première composée de sciures sèches de feuillus. De 25 % d’approvisionnements locaux, elle entend passer à beaucoup plus. "La ressource est là. Nous allons proposer aux agriculteurs et coopératives bretonnes d’utiliser les plaquettes de bois que nous affinerons et sécherons."
