BioValley France détaille sa nouvelle feuille de route
# Santé # Réseaux d'accompagnement

BioValley France détaille sa nouvelle feuille de route

S'abonner

Conforté par l’Etat en tant que pôle de compétitivité français de la santé pour la période 2019-2022, BioValley France veut désormais fédérer la filière à l’échelle Grand Est.

Séverine Sigrist, présidente et Marco Pintore, directeur général de BioValley France — Photo : © Adelise Foucault

En février dernier, BioValley France – anciennement Alsace BioValley – était conforté par l’État en tant que pôle de compétitivité français de la santé pour la période 2019-2022. Ayant fait ses preuves en Alsace, son défi est aujourd’hui de fédérer la filière à l’échelle Grand Est. Première étape, désormais concrétisée : le changement de nom et d’identité graphique. Une mission confiée à l’agence strasbourgeoise Blueberry’s Studio.

Du nom originel du pôle de compétitivité santé, Alsace BioValley, l’Alsace a été gommée pour mieux s’adapter à l’envergure du nouveau périmètre couvert. « Nous avons choisi BioValley France, en écho aux deux autres BioValley de ce cluster biotech trinational né en 1996 entre les régions du Rhin Supérieur : l’Alsace, le Bade-Wurtemberg et la région de Bâle en Suisse », rappelle Séverine Sigrist, présidente du pôle.

Des recrutements en cours

Prochain défi : le déploiement opérationnel sur le nouveau périmètre régional. Un inventaire avait été réalisé il y a quatre ans des forces et faiblesses du Grand Est en matière de santé. « Nos actions s’élargissent désormais vers Nancy, particulièrement en pointe en matière de chirurgie et Metz, dont l’expertise sur les matériaux (Materalia), peut générer d’intéressantes synergies avec le champ de la santé, mais aussi vers Nogent (52) et sa prosthesis valley ou encore Troyes » pointe Marco Pintore, directeur général de BioValley France.

« Nous voulons développer dans le Grand Est ce qui a bien fonctionné en Alsace. C’est attendu par les autres territoires même si cela fait peur, estime Séverine Sigrist. Notre volonté est de valoriser les complémentarités, et de fédérer recherche publique, privée, petites et grandes entreprises », rappelle-t-elle.

C’est pourquoi BioValley France étoffe actuellement son équipe. De 12 personnes en 2018, elle devrait compter 15 à 16 permanents d’ici la fin de l’année. Une personne sera basée à Nancy à partir de septembre, une autre vers Nogent ou Reims d’ici fin 2019. « Nous renforçons également notre expertise sur différents champs, dont le numérique », précise Marco Pintore.

Expertise dans les technologies médicales et la santé digitale

Le travail du pôle sur des projets structurants nécessitera aussi de renforcer ses compétences dans de nouveaux domaines. Quatre recrutements sont prévus en 2020, pour accompagner le développement du projet NextMed, futur campus des technologies médicales de Strasbourg « dont on vient d’obtenir le financement », indique le Dg du Pôle.

BioValley France a d’autres projets dans les cartons. Le pôle ambitionne par exemple d’être précurseur dans le développement des organes sur micro-puce, une alternative qui pourrait demain remplacer les expérimentations animales.

Le budget de BioValley France, d’1,80 M€ à 2 M€ selon les années, se répartit équitablement entre les financements publics (État, Région, Eurométropole et ville de Strasbourg) et privés. Le pôle compte 180 adhérents. « Leur nombre a doublé en cinq ans, souligne Séverine Sigrist. Nos missions ont aussi évolué, du montage et financement de projets collaboratifs au départ au développement de l’écosystème santé aujourd’hui. »

En quête de reconnaissance internationale

Une mission qui déborde des contours régionaux. La France compte aujourd’hui sept pôles de compétitivité dédiés à la santé qui se sont constitués en réseau depuis avril 2018 pour accroître la visibilité de leurs adhérents, grâce à une action de lobbying mieux coordonnée, au niveau de l’État français mais aussi et surtout à Bruxelles.

L’un des enjeux est notamment de mieux capter les investissements, qu’ils soient français ou étrangers. « On n’est pas bons aujourd’hui mais on le sera demain. Il n’y a pas de vrai capital-risque en France, qui pourrait permettre que les capitaux dans nos entreprises restent français », pointe Séverine Sigrist, rappelant également la nécessité de valoriser la filière santé française à l’international pour permettre à ses entreprises de lever de plus gros montants, particulièrement en phase de développement, et leur permettre de mener à bien leurs projets, dans un contexte de concurrence mondiale.

# Santé # Réseaux d'accompagnement