Fondée en 2000 à Lunel (Hérault), Bio-UV (160 salariés) s’est imposée en plus de 20 ans comme un des leaders mondiaux du traitement de l’eau, d’abord par UV, et par la suite en agrégeant d’autres technologies (ozone, électrolyse au sel). Depuis son introduction en Bourse en 2018, elle récolte les fruits de son développement, avec un chiffre d’affaires passé de 12,4 à 51,3 millions d’euros, selon le bilan 2022 qu’elle vient de publier. Sa progression se monte à 53 % en un an, répartie sur deux marchés principaux : les activités terrestres d’une part (piscines, spas, eaux industrielles), et maritimes d’autre part (eaux de ballast rejetées par les navires).
Record battu dans l’activité maritime
La croissance de Bio-UV en 2022 a été tirée pour une bonne part par le pôle maritime, qui bondit de 31 % à lui seul : l’entreprise a vendu 200 systèmes de désinfection des eaux de ballast, un record annuel depuis la création de cette activité en 2010. Elle équipe désormais les plus grands armateurs, de CMA-CGM jusqu’à MSC, en passant par STX, jusqu’à l’US Navy. De son côté, le pôle terrestre continue de profiter de l’engouement généralisé autour des piscines depuis la crise sanitaire : avec plus de 3 millions de bassins installés en 2022, la France a consolidé son rang de premier marché européen sur ce segment. Il représentait 69 % de l’activité de Bio-UV en 2022. Pour l’année à venir, la PME lunelloise affiche déjà un carnet de commandes de 7,7 millions d’euros déjà signées, équilibré sur les deux pôles. "Le potentiel d’activité est encore important pour 2023 et 2024", commente Laurent-Emmanuel Migeon, qui vient de succéder au fondateur de Bio-UV, Benoit Gillmann, au poste de PDG.
De nouvelles attentes autour du recyclage
Après l’annonce par Emmanuel Macron d’un Plan Eau, visant notamment à atteindre 10 % de réutilisation des eaux usées (ou "reut") en France d’ici 2030 (contre 1 % à ce jour), Bio-UV se positionne comme offreur de solutions : au cours des trois dernières années, la PME héraultaise a complété sa gamme de systèmes de reut. "Nos produits sont désormais adaptés à tous les besoins. Ils permettent de traiter des débits larges, de 7 m3/heure – ce qui correspond à une piscine – jusqu’à 700 m3/heure – soit la capacité d’une station. En tant que pure player de ce marché, nous avons une vraie légitimité sur le sujet du reut : à ce jour, les équipements que nous avons vendus traitent 30 millions de m3 dans le monde, soit 10 % de l’objectif que vient de fixer le gouvernement", souligne Laurent-Emmanuel Migeon. Ce dernier cite, parmi les derniers marchés remportés, un contrat pour six réacteurs d’irrigation du Golf Royal d’Agadir (Maroc) et un programme de 230 m3/h à Cannes (Alpes-Maritimes).
L’autre moteur de croissance BioUV se situe à l’export, qui représente 59 % de l’activité. "Nous n’avons jamais répondu à autant d’appels d’offres au Moyen-Orient qu’en ce moment", confirme Laurent-Emmanuel Migeon, rappelant notamment que la PME a été choisie, en 2022, comme fournisseur de la Coupe du monde de football au Qatar. Sur le volet maritime, si Bio-UV anticipe des ventes légèrement inférieures pour ses systèmes de désinfection d’eaux de ballast ("un peu moins de 200"), l’entreprise entend compenser par la vente de nouveaux services associés : ces produits sont vendus en bloc ou bien en version modulaire, propice à la vente de pièces détachées par exemple. La progression du chiffre d’affaires lié à ces services devrait se monter à 22 % en 2023, contre 17 % l’an passé.
