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Belle-Ile : Ultimate Fishing fait des contraintes de la vie insulaire une force
Morbihan # Distribution # Innovation

Belle-Ile : Ultimate Fishing fait des contraintes de la vie insulaire une force

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Sur quelle île Ultimate Fishing (16 salariés) accroît-elle son chiffre d'affaires de près d'un million d'euros chaque année ? La Grande-Bretagne ? L'Irlande ? Non : Belle-Île, dans le Morbihan. « Et il ne s'agit pas d'une activité touristique, ni d'armateur », comme le rappelle son dirigeant, Yannick Cordier. Son business ? La conception et distribution de leurres haut de gamme fabriqués au Japon. Ou comment faire une force des contraintes de la vie insulaire.

— Photo : DR Ultimate Fishing

« C'est possible de faire du business sur les îles en dehors du tourisme. Notre chiffre d'affaires connaît une progression à deux chiffres chaque année depuis sept ans, soit de 500 000 à 1 million d'euros de plus chaque année, à 6 millions d'euros actuellement », revendique le chef d'entreprise insulaire. Depuis la commune de Palais, près du port de Belle-Île (Morbihan), la PME de 16 salariés (au moins 18 courant 2018) connaît une belle réussite : l'entrepreneur a débuté son activité dans une caravane posée sur des parpaings, dans une stabulation agricole... Puis, il a racheté une ancienne boîte de nuit belliloise de 400 m² qui a été complètement rénovée puis "agrandie" avec un bâtiment moderne sur 1000 m² au total.

Image de marque, technicité et design absorbent les surcoûts

« On souhaite doubler d'ici deux ans. La ligne des 8-10 millions d'euros de chiffre d'affaires est à notre portée dans les années à venir. On sait qu'on a une grosse marge de progression à l'international [l'export atteint d'ores et déjà 12 % de l'activité], parce qu'on investit encore peu ce champ. En France, on fait face à six ou sept majors. Néanmoins, nous tirons notre épingle du jeu par notre haut niveau de technicité produit. En fait, nous sommes le plus gros de leurs petits concurrents avec une position de leader sur la pêche aux leurres pour les poissons carnassiers », détaille Yannick Cordier.

Ultimate Fishing tire une force supplémentaire de son implantation à Belle-Île. « C'est une super image de marque qui colle bien finalement à notre forte valeur ajoutée ! Un haut niveau de technicité et de design absorbent le surplus des coûts de transport. »

La traversée en bateau « matche » les bouchons parisiens

La logistique ? Les délais de livraison aux quelque 1 000 détaillants professionnels sont tenus. La PME fait partir par bateau 60-70 colis par jour en moyenne avec des pointes à 150. En clair : sauf grosse tempête, le bateau matche les bouchons parisiens... « Ajoutez à cela la différence de prime d'assurance liée au risque de vol et vous vous y retrouvez rapidement. Ce qu'on explique souvent, c'est qu'on peut développer une entreprise tout à fait particulière sur une île et être performant », insiste Yannick Cordier.

La logistique représente l'essentiel des emplois avec l'équipe commerciale. La production est effectuée essentiellement au Japon, où se situent les meilleurs sites de production mondiaux (ils sont quasiment inexistants en France), tandis que le design est centralisé par le dirigeant lui-même.

Ultimate Fishing s'est aussi dotée très tôt, il y a sept ans, d'un community manager [la PME rassemble un total de 100 000 followers sur l'ensemble des réseaux sociaux] et d'un graphiste, qui réalise le catalogue en interne. Tous les distributeurs en conviendront : éditer un catalogue est tout sauf une partie de pêche dominicale... Un investissement important, récurrent, d'autant plus que le nombre de références croît avec le temps. Pour Ultimate Fishing, c'est déjà 8 000 à 10 000 références...

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