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BeatHealth se finance pour déployer sa solution d’indiçage auditif
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BeatHealth se finance pour déployer sa solution d’indiçage auditif

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Créatrice d’une solution rythmique à visée rééducative, la deeptech montpelliéraine BeatHealth lève 1,7 million d’euros afin d’accélérer son développement commercial. La stratégie R & D en cours va faciliter son déploiement vers de nouvelles pathologies.

Le kit conçu par BeatHealth inclut des capteurs, à fixer aux chevilles, qui pourraient disparaître dans une future version — Photo : BeatHealth

La start-up montpelliéraine BeatHealth (6 salariés), qui conçoit des solutions restaurant la motricité par l’entrainement des capacités rythmiques, trouve la bonne cadence pour accélérer sa croissance : après un premier financement de 150 000 euros en 2023, elle lève 1,7 million d’euros auprès du fonds Osceed, de la SATT AxLR, de la medtech Natural Pad et de Bpifrance. Elle prévoit de doubler son équipe pour commercialiser en grandes séries son produit baptisé BeatMove : un dispositif médical qui détecte la cadence naturelle de marche de la personne et propose une musique dont le rythme correspond à l’alternance des pas.

La Sécurité sociale, un passage obligé

Ce produit fait l’objet d’une étude clinique lancée auprès de 496 patients, mobilisant 16 centres de recherche en France. La démarche, qui devrait aboutir d’ici la fin de l’été, présente un double avantage pour la deeptech. D’une part, communiquer en masse pour convaincre plus de neurologues de prescrire le dispositif. D’autre part, ouvrir la voie au remboursement par la Sécurité sociale, et ainsi accélérer son adoption auprès des patients.

Une prise en charge anticipée

Mais BeatHealth veut aller plus vite encore. "Sans attendre la fin de cette grande étude clinique, nous nous appuyons sur une première étude plus réduite, portant sur 45 patients, pour demander à la Haute autorité de santé une prise en charge anticipée, comme c’est possible pour certains dispositifs médicaux numériques. Nous espérons l’obtenir avant l’été", révèle Guillaume Tallon, PDG de BeatHealth, qui prévoit de booster la diffusion de 350 utilisateurs à ce jour à 1 200 dans les prochains mois. Forte de ces perspectives, elle revoit à la hausse son chiffre d’affaires prévisionnel en 2024, passant de 800 000 à 1 million d’euros.

Une évolution vers le 100 % numérique

En parallèle, BeatHealth mise sur la R & D pour trouver de nouveaux débouchés. La start-up vient de déposer un dossier dans le cadre de France 2030, visant à financer l’évolution de BeatMove. L’objectif est de basculer vers une version 100 % numérique, fonctionnant en totalité sur un smartphone, et donc affranchie des capteurs de mouvements (fixés aux chevilles) utilisés par le dispositif dans sa forme actuelle. "La version numérique sera plus maniable, et conviendra mieux aux utilisateurs qui ne veulent pas s’embarrasser des capteurs. C’est le cas de certains seniors. Mais nous venons aussi de lancer une étude clinique en interne sur l’obésité : pour convaincre les personnes concernées de reprendre une activité physique, la version numérique s’impose également", évalue Guillaume Tallon, qui rajoute que ce programme de R & D aboutira dans 3 ans.

Le soutien de l’Assurance vieillesse

Start-up issue de la recherche et hébergée par EuroMov (laboratoire des sciences du mouvement, soutenu par l’Université de Montpelier et l’IMT Mines Alès), BeatHealth multiplie les partenariats pour l’accompagner dans sa croissance. Sur le plan opérationnel, elle vient d’être sélectionnée par Vivalab, l’accélérateur de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV). "Les fondateurs de Vivalab, tels que MSA, l’Agirc-Arcco ou la Banque des Territoires, nous aident à trouver des cohortes de patients pour développer de nouveaux produits, mais aussi à trouver des financements ou à renforcer la croissance commerciale", apprécie Guillaume Tallon.

De nouvelles applications en vue

Sur le plan académique, BeatHeath travaille sur d’autres pathologies, "quand les publications ont démontré l’intérêt de l’indiçage auditif pour les contrecarrer". Dans son collimateur, la deeptech a déjà ciblé, en plus de l’obésité, la sclérose en plaques ou les conséquences des AVC. Pour l'artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI), elle démarre une collaboration avec le CHU de Nîmes (Gard), à qui elle fournit sa solution. L’étude clinique dédiée débutera en mars.

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