Spécialiste de l’usinage du bois et de l’enrobage, la société Baudry a enregistré en 2021 une année record, avec un chiffre d’affaires de 9,7 millions d’euros contre 6,7 millions d’euros l’année précédente. Soit une hausse de 55 %. "Il faut relativiser car il y a eu l’an passé le rattrapage de l’effet Covid", tempère Catherine Pitard, associée à Yan Le Neve et Fabrice Guiet à la tête de la société d’usinage bois et d’enrobage qu’ils ont reprise il y a dix ans alors qu’ils y occupaient déjà des postes de cadres. "Mais nous avons aussi gagné de nouveaux clients et le marché est porteur. Nous restons tout de même prudents pour 2022." Fluctuations du prix du bois, coûts de l’énergie et des transports, délais d’approvisionnement sont en effet autant de paramètres d’incertitude. Néanmoins, l’entreprise de Torfou créée en 1971 et qui emploie 70 collaborateurs reste confiante. Elle a engagé un plan d’investissement d’un million d’euros sur trois ans : "Nous nous renforçons dans notre outil de production avec de nouvelles machines, précise Fabrice Guiet, et dans l’amélioration des conditions de travail avec des éléments de robotisation. Nous avons aussi intégré une imprimante 3d, qui permet de prototyper des pièces, de proposer une prévisualisation au client et nous apporte une aide à la maintenance."
Une marque de produits en propre
Les deux savoir-faire très particuliers de l’entreprise Baudry, l’usinage bois comme l’enrobage - technique avec laquelle elle habille tous types de supports (bois, acier, plastique…) avec une multitude de matières (plaquage, tissu, aluminium cuir…), lui ouvre les portes de nombreux secteurs : l’aménagement de mobile-homes avec son premier client Bio Habitat (groupe Beneteau) en Vendée, de camping-cars avec Pilote (Loire-Atlantique) ou de bateaux, la fabrication de meubles avec le vendéen Gautier, l’industrie du bâtiment, mais aussi des marchés divers comme ceux de la brosserie nantaise Andrée Jardin ou des enceintes acoustiques Devialet (Paris). "Nous nous sommes ouverts en faisant des salons, par exemple dans l’ameublement, indique Yan Le Neve. Nous sommes allés à la rencontre de nouveaux clients et beaucoup de nos marchés historiques ont également grossi. Aujourd’hui, on vient aussi nous chercher pour des choses très spécifiques." Le loisir, l’ameublement et le bâtiment représentent ainsi à parts égales 90 % de l’activité de la PME, les 10 % restant étant effectués pour des designers, des start-up ou par exemple des aménageurs de voitures ferroviaires.
L’entreprise de Torfou attaque même une nouvelle clientèle avec sa propre marque, Le Régal : elle a créé avec un designer une gamme de planches en bois de présentation ou à découper pour les professionnels des métiers de bouche ou de l’événementiel et pour les particuliers. Lancée juste avant la crise sanitaire, la marque prend réellement son envol maintenant. "Nous voulions faire notre propre produit avec nos valeurs, explique Catherine Pitard. La gamme d’une vingtaine de pièces continue de s’étoffer." Présentée dans différents salons professionnels, elle est commercialisée dans toute la France dans des boutiques spécialisées et sur un site internet dédié. Le Régal a même franchi l’Atlantique, avec un distributeur aux États-Unis.
