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Awelty : « Les commerçants prennent conscience de l'importance du e-commerce »
Interview Somme # Informatique # Innovation

Arnaud Jibaut dirigeant d'Awelty et E-monsite Awelty : « Les commerçants prennent conscience de l'importance du e-commerce »

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Arnaud Jibaut dirige deux entreprises numériques (1,7 M € de chiffre d'affaires cumulé) à Amiens : l’agence web Awelty et la plateforme de création de site web E-monsite. Dès le reconfinement, il s’est réorganisé pour mettre sa trentaine de salariés au service d’une opération spéciale : proposer aux commerçants de proximité un site e-commerce en 24 heures pour 500 euros.

— Photo : Lise Verbeke

Vous avez lancé une offre spéciale destinée aux commerces de proximité, pour créer leur boutique en ligne en 24 heures pour 500 euros, pourquoi ?

Jusqu’à présent, l’e-commerce n’était clairement pas une priorité pour les commerces de proximité. Ça n’a rien d’étonnant car, pour créer un site d’e-commerce personnalisé, il faut compter entre 4 000 et 20 000 euros ! Mais lors du premier confinement, nous avons vu arriver des clients qui souhaitaient rattraper leur retard sur le volet de la transition numérique et ouvrir une boutique en ligne. Avec ce deuxième confinement, ce phénomène s’est accentué. Il y a eu une vraie prise de conscience de l’importance de l’e-commerce, avec une problématique prégnante : Noël arrive et il faut trouver une solution à court terme face aux mastodontes de la vente en ligne. D’où notre proposition : créer une boutique en ligne, en 24 heures, pour 500 euros. Depuis le 19 novembre, la Région Hauts-de-France finance à hauteur de 500 euros les boutiques en ligne, cette opération ne coûte donc rien au commerçant !

Avez-vous dû vous réorganiser pour cela ?

Comme nous sommes à la fois une agence web (Awelty fait du développement sur-mesure) et un outil qui permet aux gens de créer leur site (E-monsite), nous avons décidé de changer temporairement, pour les deux ou trois prochains mois, notre façon de travailler. Nous avons mobilisé tous les salariés sur l'activité d’optimisation de boutiques en ligne, notamment l'optimisation du click & collect, et pour répondre aux questions des utilisateurs. Pour le moment, nous avons eu une vingtaine de demandes, et cela va accélérer dans les semaines à venir. Pour 500 euros, ce qu’on propose c’est un site fonctionnel et propre, mais pas du sur-mesure. Pour l'entreprise, ce n’est pas la même rentabilité que d’habitude mais c’est une manière de participer à l’effort général et à la solidarité. Nous ne voulons pas transformer les commerçants de proximité en des pure-players de l’internet, notre proposition est de dire : "prenez conscience qu’aujourd’hui les habitudes de consommation ont changé". Cela va aussi leur permettre de participer à la relance économique.

Allez-vous continuer de développer les sites d’e-commerce dans les prochains mois ?

Aujourd’hui, cela représente moins de 10 % de nos sites web. Mais nous souhaitons poursuivre et amplifier ce développement. Nous sommes en discussion pour établir des partenariats avec Google, avec des outils de paiement, l’envoi de mails, la notion d’avis etc. Nous voulons aussi travailler sur tous les points de friction des commerçants comme le transport, le stockage, le sourcing, pour aller au-delà de l’outil. L’idée est de voir comment nous pouvons fluidifier l’envoi de colis, le sécuriser, s’assurer qu’il est arrivé dans les délais, en bon état, etc. Nous sommes en pleine réflexion à ce sujet, pour créer des services externes.

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