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Avec France Relance, Smac explore de nouveaux secteurs d'activité
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Avec France Relance, Smac explore de nouveaux secteurs d'activité

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Avec le soutien du plan de relance, Smac, spécialiste des élastomères innovants, écrit une nouvelle page de son histoire. Jusqu’alors tournée à plus de 50 % vers l’aéronautique, la PME toulonnaise développe les applications de l’élastomère pour adresser les secteurs de la santé, de la mobilité ou encore de l’éolien offshore.

Jérôme Tesson, directeur général de Smac — Photo : Smac

La société Smac, qui transforme l’élastomère en produit innovant, réduisant les chocs, vibrations, améliorant l’étanchéité et le confort acoustique, fait partie des heureuses élues du plan France Relance. Une très bonne nouvelle pour son dirigeant Jérôme Tesson, après deux années de crise sanitaire, qui n’ont pas été sans impact sur l’activité de la PME, implantée à La Garde, à l’est de Toulon et habituée à réaliser plus de 50 % de son chiffre d’affaires dans l’aéronautique.

Une capacité de rebond intacte

"Contrairement à toutes les autres crises, celle-ci a eu la particularité d’avoir un effet frein à main, d’une brutalité absolue", raconte Jérôme Tesson, qui a succédé à Philippe Robert, à la direction générale de l’entreprise toulonnaise en avril 2021. "Néanmoins, Smac a montré sa résilience et son agilité. Alors que notre activité aéronautique a baissé de 50 % en 2020 et de 30 % en 2021, notre chiffre d’affaires a été impacté de seulement 17 % (5,7 millions d’euros en 2020, stable en 2021) et nous avons conservé notre effectif intact (49 salariés) car tout notre savoir-faire repose sur nos ressources", ajoute-t-il. L’industriel a préféré partir à la chasse aux coûts, rationaliser ce qui pouvait l’être tout en poursuivant les investissements, la R & D et en maintenant son parc industriel, pour "rebondir plus vite, le moment venu."

"Smac a montré sa résilience et son agilité."

Les équipes de ventes de la PME, qui travaillent pour l’aéronautique, la défense, le spatial et le sport, n’ont pas hésité non plus à draguer des secteurs jusqu’alors inexploités et promis à un bel avenir : "dans le ferroviaire, la santé, l’éolien offshore, nous avons dépassé les attentes de nouveaux clients en leur proposant des solutions innovantes", souligne Michel Philips, directeur du développement. Partant du constat que les applications à partir d’élastomère sont déclinables à l’infini, "toute la difficulté, finalement, est de savoir comment nous déployons, de manière transversale, des solutions à valeur ajoutée sur différents secteurs industriels. Ensuite, vient le choix des secteurs à conquérir", ajoute Jérôme Tesson.

De nouveaux secteurs explorés

Dans le domaine de la santé, dont les besoins sont de plus en plus prépondérants, les ingénieurs Smac finalisent les premiers prototypes, qui permettront de réduire les vibrations des scanners. Dans le ferroviaire, Smac compte déjà quelques prospects et veut s’inscrire dans le cadre du Green Deal européen, qui vise une réduction de 90 % des émissions de gaz à effet de serre liées aux transports d’ici à 2050, un plan qui favorise indéniablement le rail. "Avec nos solutions, nous voulons accompagner ce changement et démontrer toute l’étendue de notre savoir-faire pour améliorer l’acoustique des voyages à grande vitesse et le confort des passagers sans augmenter la masse des trains." L’entrepreneur cible aussi tous les nouveaux moyens de déplacement, que sont les trottinettes, vélos électriques, les constructeurs recherchant de plus en plus le zéro bruit. Enfin, les énergies marines renouvelables, elles aussi appelées à se développer, sont un autre terrain de jeu à fort potentiel que l’entreprise espère occuper dans les prochaines années. L’objectif à dix ans est clair : employer 100 personnes et réaliser 20 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit presque quatre fois plus qu’aujourd’hui, avec une part de l’aéronautique abaissée à 35 %.

L’effet levier de France relance

Cette feuille de route ambitieuse s’inscrit pleinement dans les ambitions du plan de relance du gouvernement, un plan à travers lequel "le politique s’est montré sous son plus beau jour, selon Jérôme Tesson. Le rôle du politique est d’initier, d’être un facilitateur. Charge ensuite à l’industriel de prendre ses responsabilités et d’utiliser les moyens mis à sa disposition de manière adaptée et concrète, de l’utiliser comme un levier pour rétablir l’équilibre avec la concurrence internationale." Car Smac réalise la moitié de son activité au-delà des frontières françaises.

"A travers le plan de relance, le politique s'est montré sous son plus beau jour."

Avec le support de la Région Sud, la PME a décroché une aide de 450 000 euros pour un investissement total de 900 000 euros. "600 000 euros sont dédiés à l’outil industriel, 300 000 euros au déploiement", précise Michel Philips, qui a piloté la réponse de Smac. "L’idée est de produire mieux et plus vite tout en consommant moins de matière, d’aller vers des séries plus importantes, jusqu’à 30 000 pièces, notamment pour des marchés historiques de Smac, comme le spatial, tout en conservant notre capacité à proposer des solutions sur mesure." De conserver sa capacité d’innovation, qui fait l’ADN de la PME, et qui lui a permis de conquérir des marchés d’image dans le sport puisque ses produits à base d’élastomère se retrouvent dans les raquettes de la marque Babolat, dans des clubs de golf, des casques ou des cadres de vélo.

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