Depuis un an maintenant, l’entreprise varoise Triiptic, plus connue sous le nom de son logiciel de facturation en ligne Evoliz, est passée à la vitesse supérieure, portée par une levée de fonds de 3 millions d’euros et une ambition : devenir une référence française et européenne de la facturation électronique. À ces 3 millions d’euros, levés auprès du fonds Odyssée Venture, "s’ajoute notre croissance rentable", souligne le Pdg François Aupetit. Car l’entreprise, implantée à La Garde, à l’est de Toulon, a pour habitude d’enregistrer une croissance annuelle d’environ 30 %. Son chiffre d’affaires devrait ainsi atteindre les 3 millions d’euros en 2023, contre 2,1 millions d’euros en 2022. Cette opération capitalistique est donc un peu la cerise sur le gâteau, qui va permettre à Triiptic de mettre les bouchées doubles. Déjà, depuis le début de l’année 2023, elle est passée de 30 à 60 personnes et "nous serons 80 en 2024."
Un outil reconnu
Tout l’enjeu pour Triiptic est de devenir un acteur majeur et incontournable lors de l’entrée en application de la réforme de la facturation électronique, à partir du 1er septembre 2026.
"Avec notre logiciel, qui cible en particulier les entreprises de 0 à 20 salariés, nos clients peuvent gérer toutes leurs ventes, du devis à la facture, en passant par les bons de commande et de réception, les factures récurrentes et les relances. Aucune connaissance comptable n’est nécessaire, Evoliz produit les écritures comptables", détaille le dirigeant. En 13 ans d’existence, la PME a conquis 12 000 clients, soit 30 000 utilisateurs, qui peuvent piloter leur entreprise, et sont devenus des as de la gestion. "Pour la réforme, nous sommes donc déjà prêts et nous l’attendons."
Triiptic est tellement prête que sa candidature a été retenue par l’Agence pour l’informatique financière de l’État et la Direction générale des Finances publiques. La société participera à la phase pilote de la facturation électronique. "Notre dossier a été évalué comme excellent par l’administration, se félicite François Aupetit. Nous allons pouvoir tester les flux pour proposer, demain, la meilleure expérience utilisateur aux clients."
La France, voire l’Europe
Avec la levée de fonds, la deuxième de son histoire (350 000 euros en 2011, NDLR), Triiptic a investi dans une tournée de communication, a renforcé le marketing et participé au Congrès de l’ordre des experts-comptables. "Nous sommes habitués à la croissance, mais nous en voulons encore plus !" Son logiciel devenant obligatoire, "nous allons nous positionner comme un des outils majeurs et nous visons les 100 000 clients pour 2027. Un chiffre loin d’être aberrant", commente l’entrepreneur. Ces ambitions sont françaises, mais elles pourraient devenir aussi européennes. "La généralisation de la facturation électronique inter-entreprise s’appuie sur le projet de directive européenne ViDA, visant à moderniser le système actuel de TVA et à lutter contre la fraude fiscale. La France sera le premier pays à mettre en œuvre les deux volets de la réforme, la facturation électronique et la transmission des données à l’administration fiscale, ce qui peut nous offrir une longueur d’avance pour proposer nos services aux entreprises européennes."
